Schubert est mort très jeune. Mais ce génie romantique nous laisse néanmoins un important catalogue, où les lieder, les œuvres pour piano et la musique de chambre se taillent la part du lion.
Schubert suit sa vocation musicale contre l’avis de son père.
Schubert est né à Vienne en 1797, contrairement à Beethoven ou Mozart qui ont vécu dans la capitale autrichienne mais n’en sont pas originaire. Son père, instituteur, veut le voir embrasser la même carrière que lui. Mais Schubert décide de consacrer sa vie à la musique. Génie précoce de la composition, il est néanmoins perpétuellement à cours d’argent. Heureusement les amis sont là ! Schubert vit chez l’un ou chez l’autre, ou dans de modestes meublés.
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Le compositeur sombre dans la solitude et la mélancolie, après l’amitié joyeuse des Schubertiades.
Dans les réunions avec ses amis, bientôt appelées « schubertiades », on refait le monde par opposition au pouvoir impérial conservateur et on joue la musique de Schubert, dont l’aisance à transfigurer tout poème en lied séduit les plus célèbres chanteurs. Mais bientôt les amis se marient et Schubert reste seul. Sa profonde mélancolie rejaillit dans ses œuvres, tels ses ultimes Quatuors à cordes et Sonates pour piano ou ses deux Trios pour piano et cordes. Beethoven aurait sans doute compris leur portée prophétique, mais Schubert n’a jamais osé l’aborder. Il meurt en 1828, un an seulement après son idole Beethoven, et repose à Vienne non loin de lui.
1) Trio avec piano n° 2, 2ème mouvement « Andante con moto » (Trio Wanderer)
Composé en 1827 – juste un an avant la mort du compositeur -, ce trio doit sa célébrité (rapide) à son deuxième mouvement, noté « Andante con moto ». Ce thème sublime n’a pas échappé à l’oreille de Stanley Kubrick, qui en fit l’une des musiques principales de son film Barry Lyndon (1975).
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2) Symphonie n° 5, 1er mouvement (Arpeggione Kammerorchester, dir. Vladimir Ashkenazy)
De Mozart, cette symphonie conserve l’effectif modeste (« sans tambour ni trompette ») et surtout une fraîcheur d’inspiration qui rend son premier thème aussi inoubliable qu’entraînant. Idéal pour apprendre à siffloter…
3) Impromptu pour piano op. 90 n° 3 « Andante » (Evgeny Kissin)
Ecrit dans la tonalité de sol bémol majeur, cette pièce appartient à une première série de quatre Impromptus qui voit le jour en septembre 1827 après un séjour passé à Graz auprès de son ami Jenger. La gamme d’émotion véhiculée par cette pièce de cinq minutes a été rarement égalée.
4) Quatuor n° 14 « La Jeune fille et la mort », 2ème mouvement « Andante con moto » (Quatuor Arod)
Schubert avait écrit un Lied (mélodie pour voix et piano chantée en allemand) sur le poème de Matthias Claudius « La jeune fille et la Mort ». Il le réutilise en 1824 dans l’« Andante con moto » de ce Quatorzième Quatuor, traité en thème et variations d’une grande force d’évocation.
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5) Lied « Erlkönig », Le Roi des Aulnes (Dietrich Fischer-Diskau)
Schubert a laissé plus de 600 lieder. Il compose Erlkönig en 1815, à l’âge de dix-huit ans, sur un poème de Goethe. Il le fait publier quelques années plus tard en « opus n°1″… preuve qu’il en était assez content ! Le piano suggère à merveille le galop du cheval, et l’angoisse du père portant dans ses bras son enfant malade.
Sixtine de Gournay