Les 4 Saisons de Vivaldi, l’oeuvre de musique classique la plus connue dans le monde

C’est l’œuvre de musique classique la plus populaire : plus de mille enregistrements à ce jour, des concerts dans toutes les églises. Sans compter les attentes téléphoniques. Il n’en a pas toujours été ainsi.

Vivaldi enchante Venise par la virtuosité et l’imagination de ses Concertos

On ignore en quelle année exactement Antonio Vivaldi a composé ses Quatre Saisons. Auteur de plus de 500 concertos, dont la moitié pour le violon, Vivaldi a fait publier ses quatre concertos Le Printemps, L’Hiver, L’Automne et L’Eté parmi les douze concertos du cycle Il Cimento dell’Armonia et dell’Invenzione op. 8 chez Michel Le Cène à Amsterdam en 1725. On suppose qu’elles ont été composées autour de 1716. On sait que les Quatre Saisons étaient déjà connues avant leur publication et qu’elles étaient très appréciées par des monarques d’Europe dont Louis XV qui en réclamait l’audition à toute occasion. Dès 1728, le Concert Spirituel les inscrit à son répertoire. Vivaldi les jouait lui-même au violon et pouvait compter sur l’excellence des musiciennes de l’Ospedale della Pieta où il enseignait à Venise pour l’accompagner.

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La popularité des Quatre Saisons nous fait oublier à quel point cette œuvre est un chef-d’œuvre d’une grande originalité.

Après la mort de Vivaldi, son œuvre s’est éteinte. Jusqu’au milieu du XXe siècle, elle n’est connue que de quelques érudits. En 1913, le musicologue Max Pincherle choisit de lui consacrer sa thèse de doctorat. C’est le début d’une redécouverte progressive. Le tout premier témoignage audio date de 1939. C’est la reprise d’une émission de radio française au cours de laquelle le violoniste Alfredo Campelli les a interprétées. Le tout premier enregistrement commercialisé date de 1948, à l’aube du microsillon. Il a été produit aux États-Unis avec le violoniste Louis Kaufman et un orchestre dirigé par Henry Swoboda. Un Grand Prix du Disque a salué cette sortie et lancé la mode des Quatre Saisons. Par la suite l’ensemble I Musici a signé plusieurs versions qui ont fait référence. Celle de 1959 avec Felix Ayo est l’une des plus fortes ventes du disque classique. La version Karajan a fait beaucoup pour la popularité de l’œuvre. Dans les années 1970, celle d’Harnoncourt a fait l’effet d’une bombe.

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On ne compte plus les arrangements des Quatre Saisons qui ont commencé avec Nicolas Chédéville pour musette et vielle à roue. Jazz, rock, reggae, hip hop, à l’accordéon ou au pipa chinois, il y en a pour tous les goûts.

Vivaldi a publié ses Quatre Saisons avec quatre sonnets de sa main qui forment le scénario des œuvres. C’est une véritable musique à programme sans qu’on sache si Vivaldi a écrit les mots avant ou après. Impossible de n’être pas saisi par l’aboiement du chien joué sur la corde grave de l’alto dans le mouvement lent du Printemps ou par le célèbre orage qui conclut L’été. Tout en réutilisant des procédés d’imitation connus, Vivaldi les a transcendés par une virtuosité et une imagination révolutionnaire.

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Ils sont écrits en trois mouvements dans le moule vif lent vif fixé par Vivaldi à l’exception du mouvement central de L’Été qui est lui-même divisé en trois (lent vif lent).

Écoutez-les à nouveau, vous serez encore émerveillé par l’extraordinaire palette de couleurs et de contrastes que le compositeur vénitien obtient avec seulement cinq lignes de cordes (violon I et II, alto, violoncelle, contrebasse) et un continuo (orgue et/ou clavecin).

 

Olivier Bellamy

 

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