UE : Greta Thunberg invitée à la présentation de la « loi climat »

Greta Thunberg est attendue aujourd’hui à Bruxelles. Elle est invitée par la Commission européenne, qui présente aujourd’hui sa future loi climat, dont les ambitions dépendront du bon vouloir de l’Allemagne.

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Un objectif de -40% d’émissions jugé trop faible par les ONG

Cette loi climat est le cœur du fameux « green deal », le pacte vert européen pour les années à venir. Ce texte va d’abord inscrire dans le marbre l’objectif de neutralité carbone pour 2050, une première dans le monde souligne Pascal Canffin, député européen et président de la Commission environnement du Parlement européen. « C’est une transformation radicale de nos modes de production, de nos modes de consommation, de notre système économique de se dire que dans 30 ans, nous n’émettrons pas plus de CO2 que nos prairies ou que l’océan sont capables d’en stocker ».

 

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« Il faut une génération pour le faire et l’Europe est le premier continent a mettre cet objectif dans sa loi. » Mais là où le bât blesse, c’est pour 2030. L’objectif de réduction de gaz à effet de serre actuel à -40%. C’est bien trop faible pour respecter à la fois l’Accord de Paris et ce nouvel objectif de neutralité carbone. La Commission européenne attend les résultats d’une étude d’impact pour trancher.

 

L’Allemagne prendra la présidence de l’UE en septembre

Ce sera sans doute -55%, mais c’est une ambition jugée bien trop faible par les ONG. « L’UE a signé comme les autres Etats l’accord de Paris qui limite la hausse des températures à 1,5°C, explique Lorelei Limousin, du bureau européen de Greenpeace. Or, pour tenir cet engagement , il faut réduire les émissions d’au moins 65% d’ici 2030. Or, 2030, c’est dans 10 ans maintenant, donc il s’agit d’anticiper afin d’enrayer la crise climatique ».

 

 

Pascal Canfin plaide de son côté pour un objectif de -55%, mais il va falloir aller vite car l’U.E. doit avoir présenté ses nouveaux objectifs avant la COP26, qui a lieu à Glasgow en fin d’année. Et cela va surtout dépendre de l’Allemagne, car nous serons à la rentrée de septembre sous présidence allemande de l’U.E.

 

La loi climat ne devrait pas être contraignante

« Angela Merkel sera face à ses responsabilités. Soit, elle repousse le processus et finalement, on a pas de loi climat adoptée sous présidence allemande. Ce serait un énorme échec pour l’U.E., parce que cela veut dire aller à la COP26 sans objectif nouveau. Ou alors, Angela Merkel, la grande loi climat c’est sous présidence allemande. L’Allemagne alors accélère et on est capable de trouver un accord politique ambitieux à la COP26 ». La loi climat prévoit aussi une mise en cohérence de l’ensemble des propositions législatives européennes.

 

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Restent aussi à trancher les questions de contraintes pour les Etats membres, là aussi jugées trop faibles puisque pour l’instant, les efforts réalisés par les Etats seront seulement évalués. S’ils ne tiennent pas l’objectif, on leur demandera seulement d’expliquer pourquoi.

 

Baptiste Gaborit

 

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