Sommet sur le climat : quelles sont les avancées ?

Le sommet de l’ambition climatique s’est déroulé ce week-end à l’occasion des 5 ans de l’accord de Paris. 75 Etats étaient présents virtuellement lors d’un sommet qui a permis quelques avancées.

100 pays se sont fixés un objectif de neutralité carbone

Ce sommet a notamment permis des avancées sur l’objectif de neutralité carbone, que se fixent de plus en plus de pays. Sébastien Treyer, directeur de l’IDDRI, l’Institut du développement durable et des relations internationales revient sur ce rendez-vous : « jusqu’à maintenant plus de 100 pays et bientôt tous les pays du G7 se sont fixés l’objectif de neutralité carbone. C’est le signal le plus fort envoyé par ce sommet. Le ressort derrière est solide, c’est-à-dire que cette course à l’économie neutre en carbone est aussi une logique de compétition vertueuse entre les grandes économies ».

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Ce sommet confirme selon lui l’accélération d’une nouvelle dynamique politique. La Chine a fait un pas de plus en annonçant que le pic de ses émissions de CO2 serait atteint avant 2030. Le président Xi Jiping avait déjà promis en septembre dernier la neutralité carbone en 2060. L’Union européenne a aussi présenté son nouvel objectif : les Etats membres se sont entendus pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 55% en 2030. Lors du sommet, il y a eu également des annonces sur le charbon, ce que nous explique Sébastien Treyer : « on voit aussi des pays qui veulent arrêter le charbon, comme la Slovaquie ou encore le Pakistan qui ne construira plus de centrales à charbon. Il y a beaucoup d’annonces positives. Maintenant, il faut que les décisions économiques liées aux plans de relance soient alignées avec ces grandes ambitions ».

 

Les ONG s’inquiète des financements climat insuffisants par les pays développés

Ces avancées ont été saluées par les ONG mais cela reste insuffisant selon elles avec encore trop peu de relève des ambitions climatiques à court terme alors qu’il y a urgence à réduire les émissions. Les ONG partagent également une inquiétude quant aux financements climat où il n’y a pas eu d’avancées. Lucile Dufour, responsables des politiques internationales pour le Réseau Action Climat, détaille cette crainte : « en 2009, les pays développés s’étaient engagés à fournir 100 milliards de dollars par an pour les pays du Sud. On a atteint à peu près 62 milliards par an. On a cette inquiétude car les financements climat permettront de faire avancer la transition dans les années à venir et pour l’instant les pays développés, les plus responsables du réchauffement climatique ne prennent pas ces dispositions ».

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La France par exemple a décidé de maintenir ses financements, 6 milliards par an, mais pas de les augmenter. Pierre Cannet du WWF explique par ailleurs que la France est pressée par les ONG de revoir à la hausse ses ambitions climatiques pour se conformer au nouvel objectif européen de baisse des émissions de CO2 : « tout l’enjeu des prochaines semaines, c’est que le gouvernement soit en capacité de mettre dès maintenant des mesures pour s’assurer que la France joue sa pleine part. On a besoin d’outils de mise en œuvre qui soient des obligations. Il faut par exemple obliger les rénovations globales ou interdire les produits polluants dans la publicité ».

Ecoutez 3 minutes pour la planète de Baptiste Gaborit

 

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