Les néonicotinoïdes sont des pesticides interdits depuis 2018, mais les betteraviers français pourraient bénéficier d’une dérogation pour faire face au développement de la jaunisse dans les cultures. Les associations environnementales sont en colère, notamment contre la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, qui avait défendu leur interdiction.
Le texte de loi ne précise pas que seule la culture de la betterave bénéficiera de la dérogation
Les néonicotinoïdes sont interdits depuis 2018 et la loi biodiversité défendu en 2016 par …Barbara Pompili elle-même, alors secrétaire d’Etat à la biodiversité. Ils sont interdits car reconnus comme des insecticides dangereux, tueurs d’abeilles. Le projet de loi qui sera présenté demain en conseil des ministres ne rassure pas du tout les ONG, puisque le texte ne précise pas que cette dérogation est valable uniquement pour la betterave, ce qui ouvre la porte à des dérogations pour d’autres filières.
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Le ministère que nous avons contacté répond qu’il n’était pas possible de mentionner spécifiquement la betterave, sous peine de rupture d’égalité devant la loi. Cela aurait pu conduire au rejet du texte, mais l’arrêté de dérogation qui sera signé en suite précisera lui, que la dérogation est limitée à la betterave et uniquement à la betterave. « C’est la seule filière qui sera concernée » nous assure le ministère.
La filière de la betterave assure que 30 à 50% des rendements sont menacés par la jaunisse
Une filière que le gouvernement veut sauver avec cette dérogation, c’est l’argument mis en avant depuis des semaines car les betteraviers français sont touchés par une invasion de pucerons verts porteurs de la jaunisse. 30 à 50% des rendements seraient menacés et seuls les néonicotinoïdes sont efficaces selon eux. La filière s’est mobilisée accompagnée par la FNSEA et sa présidente Christiane Lambert qui était l’invitée de la matinale économique de Dimitri Pavlenko.
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La filière assure par ailleurs que la betterave n’est pas une culture mellifère et donc n’attire pas les insectes pollinisateurs. Maisle problème c’est la rémanence des néonicotinoïdes qui peuvent contaminer des parcelles pendant plusieurs années et se diffuser à d’autres cultures. La dérogation pour les betteraviers est valable 1 an, renouvelable 2 fois soit jusqu’en 2023 maximum « et pas après » assure le ministère. Il faudra trouver des solutions d’ici là.
Baptiste Gaborit
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