Réchauffement climatique : La fonte des glaces s’accélère partout dans le monde

Les glaciers perdent chaque année 267 milliards de tonnes depuis l’an 2000. Du Caucase à l’Alaska, en passant par les Alpes et l’Asie du Nord, tous les glaciers de la planète sont concernés par une fonte des glaces qui s’accélère. Pour la 1ère fois, les chercheurs ont mis au point une cartographie mondiale de la fonte des glaces, elle paraît aujourd’hui dans la Revue Nature.

La fonte des glaciers est responsable à hauteur de 20% de la hausse du niveau de la mer

Imaginez que tous les ans, 50 centimètres d’eau recouvrent la France sur tout son territoire métropolitain. Voilà ce que représente la fonte des plus de 200 000 glaciers du monde, chaque année et partout sur le globe. Etienne Berthier, glaciologue au CNRS, souligne l’importance de la fonte des glaciers dans la hausse du niveau des mers : « la taille total de tout ces glaciers c’est 700 000 km2, c’est un peu plus grand que la France mais au final ce qui n’est au final pas énorme comparé aux très grandes calottes polaires (…) en revanche, ces glaciers fondent très vite et contribuent à environ 20% à la hausse du niveau de la mer ».

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En dehors des régions autour des calottes polaires, l’amincissement des glaciers a presque doublé ces vingt dernières années, et encore récemment la fonte des glaces continue de s’accélérer sous l’effet du réchauffement climatique, comme le souligne Etienne Berthier : « la perte de masse est passée de 220 milliards de tonnes par an à 300 milliards de tonnes par an pour les cinq dernières années ».

 

 

Le suivi des glaciers s’effectue grâce à des modélisations rendues possibles grâce aux satellites de la NASA

Jusque-là seulement une centaine de glaciers dans le monde ont pu être étudiés sur le terrain. Les autres sont trop grands ou trop difficiles d’accès, mais pour établir une cartographie mondiale de la fonte des glaces, les scientifiques n’ont ici pas eu besoin de partir en expédition : avec les satellites, les glaciers ont déjà été pris en photo sous toutes les coutures. Un demi-million d’images ont ainsi été analysées pour créer un modèle 3D de suivi des glaciers.

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Romain Hugonnet, doctorant à l’Université de Toulouse et à l’ETH de Zurich explique ce processus de modélisation et lance un appel aux agences spatiales afin de mettre librement à disposition leurs données pour faire avancer la science : « on a utilisé un supercalculateur qui a tourné pendant un an avec la puissance d’à peu près 500 à 1 000 ordinateurs classiques (…) ces archives viennent de la NASA et de leurs satellites lancés il y a 20 ans et dont les informations n’ont été déclassifiées que il y a quatre ans, ces modélisations sont pour les chercheurs des mines d’or d’informations (…) vu tout ce qu’on peut faire avec les satellites d’il y a 20 ans, imaginez ce qu’on pourrait faire avec les satellites d’aujourd’hui … ».

Laurie-Anne Toulemont

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