L’Agence Européenne de l’Environnement publie ce lundi 10 février des cartes inédites sur les conséquences du changement climatique en Europe. Radio Classique a pu consulter ces cartes. Les prévisions pour la fin du siècle sont très inquiétantes, y compris en France.
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Europe : 3.5 millions de personnes confrontées à des inondations régulières
Pour les feux de forêts par exemple, le risque augmentera de 40% dans le sud de la France si rien n’est fait d’ici là. Autre impact, la hausse du niveau des mers… Sur la côte bretonne, le risque d’inondations sera 400 à 500 fois plus important qu’en 2010 dans le pire scénario, et 200 fois plus important même si l’Accord de Paris est respecté. Hans-Martin Füssel, un des experts de L’Agence Européenne de l’Environnement, explique que « L’humanité émet des gaz à effet de serre depuis de nombreuses décennies. C’est comme un énorme tanker qui met longtemps à s’arrêter quand il est lancé à pleine vitesse, il faut donc s’adapter pour éviter les pires impacts dans le futur. » D’ici la fin du siècle, plus de 3 millions et demi d’européens seraient confrontés à un risque régulier d’inondations.

Le port du Havre et les Chantiers navals de St-Nazaire seront impactés par la montée des eaux
Pascal Canfin, le président de la commission environnement du Parlement Européen énumère les risques : « Aucun territoire européen n’est épargné. Pour les littoraux, c’est la montée des eaux, pour l’Europe centrale, ce sont les inondations, pour le cœur des Balkans, l’Italie ou la France, ce sont les feux de forêts. En France, des actifs stratégiques comme le port du Havre ou les Chantiers navals de St-Nazaire seront impactés par la montée des eaux, même si on respecte l’Accord de Paris. » Ces impacts sont aujourd’hui trop peu pris en compte, notamment dans l’aménagement du territoire. « Il faut ouvrir les yeux » selon Pascal Canfin, et « arrêter de faire la politique de l’autruche. Il faut regarder ce risque en face. On continue de construire des maisons, des routes, des zones industrielles, des campings, des activités économiques dont on sait maintenant qu’elles ne pourront plus opérer dans 20, 30 ou 40 ans. »
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Le président de la commission environnement appelle tous les Etats européens à adopter un plan d’adaptation, et à mettre en place un test de résilience climat. « On doit intégrer un test de résistance dans chacune de nos décisions d’investissement dans les zones potentiellement touchées », explique-t-il, « et ce test de résistance, d’adaptation, aujourd’hui il n’est pas obligatoire. Le rôle de l’union européenne pourrait être de le rendre obligatoire justement. » Ce test de résistance pourrait être intégré à la future loi climat de l’Union européenne, attendue au début du mois de mars. L’adaptation sera par ailleurs au programme du prochain conseil français de défense écologique, ce sera ce mercredi 12 février.
Baptiste Gaborit