Joe Biden met fin à la construction de l’oléoduc Keystone XL

Le nouveau président Américain Joe Biden a signé dans la foulée de son investiture une série de décrets présidentiels, dont un qui acte le retour des Etats-Unis dans l’Accord de Paris. Un autre de ces décrets met fin à un projet qui agite l’Amérique depuis plus de 10 ans : la construction de l’oléoduc Keystone XL.

Keystone XL devait acheminer du « pétrole sale » du Canada aux Etats-Unis

Projet pharaonique d’oléoduc long de 1950 kilomètres s’étendant entre la province canadienne de l’Alberta et l’Etat du Nebraska, Keystone XL devait permettre d’acheminer plus de 800 000 barils de pétrole chaque jour du Canada aux Etats-Unis. François Perrin, directeur de recherche à l’IRIS et spécialiste des questions énergétiques précise le but d’un chantier si ambitieux : « Keystone XL s’inscrit dans un projet encore plus vaste, le Keystone pipeline system qui sert à accroitre la capacité de transport de pétrole canadien afin d’éviter aux Etats-Unis d’importer du pétrole venant de pays moins sûrs politiquement ».

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Cet oléoduc aurait dû transporter du pétrole extrait dans la province de l’Alberta, un pétrole issu des sables bitumeux que l’on appelle aussi le pétrole sale car pour l’extraire il faut bien plus d’énergie que le pétrole conventionnel. Cet oléoduc est donc vite devenu très controversé, d’abord parce qu’il est le symbole de ce pétrole sale, et à cause de craintes de fuites causant de la pollution dans les écosystèmes traversés par l’oléoduc. Selon Carole Mathieu, spécialiste énergie à l’IFRI (Institut Français des Relations Internationales), « renoncer à Keystone XL c’est freiner l’essor de cette ressource fortement intense en carbone ».

« L’abandon de Keystone XL ne mettra pas fin à l’exploitation des sables bitumeux aux Etats-Unis » selon Carole Mathieu

Keystone XL avait déjà été annulé une première fois en 2015 par Barack Obama puis relancé en 2017 par Donald Trump pour des raisons économiques. La fin de ce projet était une promesse de campagne de Joe Biden, un message envoyé aux défenseurs de l’environnement. Le nouveau président américain a aussi prévu de renforcer la réglementation sur les fuites de méthane pour l’industrie pétro-gazière.

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Carole Mathieu précise que Biden « va vers un encadrement plus strict, avec un test climat pour tout ses projets d’infrastructures afin de vérifier si ils sont indispensables avant leur validation. Mais il a bien rappelé durant la campagne qu’il n’interdira pas la fracturation hydraulique, ce n’est donc pas avec l’abandon de Keystone XL que l’on mettra fin à l’exploitation des sables bitumineux et encore moins du pétrole, du gaz et du charbon aux Etats-Unis ». Les Etats-Unis sont toujours le premier producteur mondial de pétrole, pas de révolution immédiate donc mais plutôt une transition en douceur, Joe Biden ayant promis la neutralité carbone en 2050.

Baptiste Gaborit 

 

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