Grippe aviaire confirmée au Mont-Saint-Michel : faut-il s’inquiéter ?

Le virus de l’influenza aviaire, communément appelé grippe aviaire, frappe en ce moment le Sud Ouest de la France avec plus de 300 foyers dans les Landes et plus d’un million de volailles abattues. Mais fait plus surprenant, le virus vient d’être retrouvé dans le département de la Manche après la découverte de plusieurs dizaines d’oiseaux sauvages morts dans la baie du Mont-Saint-Michel.

« Je n’avais jamais vu une contamination d’une telle ampleur » d’après Sébastien Provost

L’alerte a été donnée en début de semaine par le guide ornithologue Sébastien Provost alors qu’il se trouvait à Saint-Pair-sur-Mer, une petite commune au sud de Granville : « nous avons observé des oiseaux au comportement suspect, titubant, faisant des cercles haut dans le ciel sans raison ». En plus de ces comportements inhabituels, des dizaines de cadavres ont été retrouvés sur la plage. Sébastien Provost ajoute « qu’il n’est pas impossible que plusieurs centaines d’oiseaux aient été concernés par ce virus ». Trois cadavres ont été prélevés lundi, les analyses confirment une contamination au virus de l’influenza aviaire. Des analyses complémentaires sont en cours pour déterminer s’il s’agit d’une souche hautement pathogène.

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L’espèce touchée est le bécasseau maubèche, un oiseau migrateur gris originaire des côtes du Groenland et de l’arctique canadien. Il vient passer l’hiver dans la baie du Mont-Saint-Michel. Selon Sébastien Provost, « la baie du Mont-Saint-Michel est un site d’importance internationale pour cette espèce. Le lieu accueille au moins 1% de l’effectif biogéographique de ce bécasseau, dont la particularité est de se déplacer en rang très serrés. La distanciation sociale n’étant pas leur fort, il est possible qu’ils soient atteints en série par ce virus ». L’espèce est assez rare en France et compte 700 à 800 000 individus au total, alors comment ce virus s’est-il retrouvé en Normandie ? L’influenza aviaire est véhiculée notamment par les oiseaux migrateurs venus du Nord de l’Europe, où l’on a observé cette année une mortalité importante dans l’avifaune sauvage. Loïc Dombreval, député En Marche et vétérinaire confirme que « ce virus vient des migrations qui se déroulent vers le Sud Ouest et plus largement vers l’Ouest, c’est la raison pour laquelle on a retrouvé cette faune sauvage dans la Manche ».

 

Le virus n’est pas dangereux pour l’homme mais la vigilance est de mise pour protéger les exploitations commerciales

La préfecture de la Manche vient de prendre un arrêté définissant une zone de contrôle temporaire, les quatre exploitations commerciales de volailles présentes dans un rayon de 5km vont être surveillées. La Manche ne connaissant pas la même densité d’élevage de volatiles que les Landes, le risque de propagation demeure donc beaucoup plus faible. Même si ce virus n’est pas transmissible à l’homme, il faut prendre quelques précautions selon Loïc Dombreval : « cela serait une mesure de bon sens de rapidement rentrer les volailles de plein air et de jardin ».

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Sébastien Provost et d’autres ornithologues continuent eux de surveiller le littoral. Le retour des grandes marées à la fin du mois, plus favorables à l’observation du bécasseau maubèche, devrait permettre d’évaluer les dégâts du virus pour cette espèce.

 

Baptiste Gaborit 

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