L’actualité est marquée ce matin par deux nouvelles préoccupantes pour l’environnement. Une fuite de 20.000 tonnes d’hydrocarbures menace l’Arctique russe, tandis que la France est en train d’enregistrer de nouveaux records de chaleur.
Ecoutez 3 minutes pour la planète de Baptiste Gaborit:
20 000 tonnes d’hydrocarbures ont été répandus dans une rivière de l’Arctique
Une grave fuite de carburant s’est produite dans une rivière de l’Arctique. Un réservoir de diesel d’une centrale thermique près de la ville de Norilsk s’est effondré vendredi dernier, entraînant une fuite de plus de 20.000 tonnes d’hydrocarbures. Vladimir Poutine a déclaré l’état d’urgence alors que des équipes de nettoyage ont été déployées hier dans cette région difficilement accessible.
Moscou reconnaît l'ampleur d'une nouvelle catastrophe écologique en Arctique https://t.co/bdnmRwZSiG
— Les Echos (@LesEchos) June 4, 2020
Le carburant est pompé à la surface mais il faut faire vite car il est en train de se dissoudre dans l’eau. Il n’y avait jamais eu de fuite pareille dans l’arctique, reconnaît même aujourd’hui le service d’urgence marine russe.
Il y a 75% de chances pour que l’année 2020 soit la plus chaude jamais enregistrée à l’échelle de la planète
Une autre actualité s’ancre, elle, en France : les records de chaleurs. Jamais un début d’année n’aura été aussi chaud, avec une température moyenne supérieure de 2,1 degrés par rapport aux normales sur la période janvier-mai. L’hiver a été très doux tandis que le printemps 2020 devrait être le 2e plus chaud depuis le début du 20e siècle.
« Les 12 derniers mois ont tous été successivement plus chauds que les normales de saison, indique Olivier Proust, prévisionniste à Météo France. Ce n’est pas inédit mais c’est extrêmement rare. Ces 12 mois ont atteint la valeur exceptionnelle de 14,3°C en températures moyennes ». L’été qui s’annonce en France devrait être plus chaud et sec que la normale, selon les prévisions saisonnières publiées par Météo France, en tout cas sur la partie Sud du pays.
L'Organisation météorologique mondiale (OMM) redoute des épisodes caniculaires dans des régions tropicales et une grande partie de l'hémisphère Nord, à cause du réchauffement de la température des océans. https://t.co/HBcakOuZnb
— Le Point (@LePoint) June 3, 2020
Plus largement aussi sur toute l’Europe méditerranéenne. « Il est très probable qu’au niveau français, l’année 2020 soit une des cinq années les plus chaudes, prévient Christophe Cassou, climatologue et directeur de recherche au CNRS. Il y a aujourd’hui, d’après les estimations, trois chances sur quatre pour que l’année 2020 soit l’année la plus chaude à l’échelle globale jamais observée ».
« Les records de chaleur sont battus environ dix fois plus vite que les records de froid », selon le CNRS
Car des records ont été battus ailleurs qu’en France. Dans certaines zones en Sibérie, la température moyenne sur le début d’année dépasse de 7,5 degrés les normales observées sur la période 1980-2010. A Moscou, les températures moyennes cet hiver ont été positives. Une première depuis le début des relevés météo. « On ne peut pas attribuer un record au changement climatique, pour Christophe Cassou. Mais quand on regarde le nombre de records sur la planète, on se rend compte que les records de chaleur sont battus environ dix fois plus vite que les records de froid. Ce qui montre bien un réchauffement global à l’échelle de la planète ».
Les records observés cet hiver s’expliquent en partie par un phénomène naturel. L’oscillation nord atlantique positive, mais amplifiée par le changement climatique. « Ce que l’on est en train de vivre est une accélération du changement climatique, observée depuis déjà 30 ans. On savait dès les premiers modèles qu’à la fin des années 2010, on allait entrer dans une phase d’augmentation rapide de la température globale si on ne changeait pas nos émissions de gaz à effet de serre ».
Un groupe d'investisseurs a déposé une résolution climatique à l'encontre de Total. Bien qu'elle n'ait obtenu que 16,8 % des voix, elle marque un virage pour l'avenir de la compagnie pétrolière française – l'analyse de @GabrielNedelec ?https://t.co/wpRtSLXeFq
— Les Echos (@LesEchos) June 3, 2020
Ces mêmes modèles climatiques prévoient une hausse des températures de 2 à 3 degrés d’ici 2050, si rien n’est fait pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dès aujourd’hui.
Baptiste Gaborit