Le Greenwashing consiste à utiliser des arguments écologiques dans le seul but de verdir son image, mais pas forcément ses pratiques. La Ministre de la Transition Ecologique, Barbara Pompili vient de confier une mission à Arnaud Gossement, avocat en droit de l’environnement, pour lutter contre le greenwashing.
Brune Poirson, l’ex-secrétaire d’Etat à la Transition Ecologique avait pensé au name and shame
Arnaud Gossement est avocat en droit de l’environnement. Sa mission est née sous l’impulsion de Brune Poirson, l’ex Secrétaire d’Etat à la Transition écologique, et a été confirmée aujourd’hui. Il revient sur la naissance de cette mission : « Brune Poirson avait convoqué les responsables de la restauration rapide, les fast-foods pour leur demander de signer une convention d’engagement volontaire à mieux trier les déchets à l’intérieur de leurs restaurants. A cette époque, la ministre s’interrogeait sur le suivi de ces engagements et la possibilité de pratiquer éventuellement le name and shame, c’est-à-dire mettre sur la place publique le nom d’une entreprise qui ne tient pas parole ».
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L’objet de la mission consiste à étudier les engagements volontaires des entreprises en matière environnementale, c’est-à-dire ceux que les entreprises ne sont pas tenues de prendre au terme d’une loi ou d’un décret. Des dizaines sont pris chaque jour et il est impossible de tous les contrôler. Arnaud Gossement va se concentrer sur ceux qui se traduisent par la signature avec l’Etat de chartes, de conventions ou de contrats. Il explique ce que l’Etat voudrait faire : « l’Etat souhaiterait aujourd’hui pouvoir communiquer, c’est-à-dire indiquer clairement aux citoyens et aux consommateurs qu’une entreprise fait bien son travail ou pas. C’est sur cette communication de l’Etat vers les entreprises que je vais travailler ».
Comment sanctionner les entreprises qui font du greenwashing ?
Arnaud Gossement doit donc s’assurer que les entreprises tiennent leur parole et proposer des garde-foux. Barbara Pompili lui demande de réfléchir à des sanctions financières ou à des mécanismes comme le name and shame, dénoncer sur la place publique les engagements non tenus : « pour être tout à fait honnête il faut non seulement avoir un name and shame, mais aussi que l’Etat puisse encourager et féliciter les entreprises qui respectent tous ces objectifs ». La mission a été saluée par tous les acteurs, qui reconnaissent l’intérêt de travailler sur le sujet. Les ONG dénoncent bien souvent les opérations de greenwashing de certaines entreprises mais aussi les acteurs économiques directement.
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Claire Tutenuit est la déléguée générale de l’association EPE, Entreprises Pour l’Environnement, qui rassemble une cinquantaine de grandes entreprises qui travaillent sur les sujets environnementaux. Elle reconnaît que la multiplication des engagements peut être source de confusion mais que les entreprises sont vigilantes. EPE coordonne par exemple Act for Nature, qui rassemble 70 grandes entreprises qui ont pour objectif de préserver la biodiversité. Elle précise leur action : « ce ne sont pas des paroles en l’air, ce sont des choses écrites. Et d’ailleurs dans notre dernier texte, il y a un point qui oblige à reporter sur l’exécution de ces engagements. Cela fait partie de la mission des auditeurs ». Il faut toutefois faire attention à ne pas imposer de trop grandes contraintes selon elle. Les engagements volontaires doivent rester de l’ordre du name and shame, des mouvements d’opinion, pas de la réglementation.
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