Le Salon international de l’Agriculture, qui se tient jusqu’au 1 mars Porte de Versailles (Paris) est l’occasion pour la recherche de dévoiler ses dernières inventions. Parmi les innovations présentées, un robot conçu pour réduire voire remplacer l’utilisation du glyphosate.
Ecoutez 3 minutes pour la planète de Laurie-Anne Toulemont :
Campero, un robot qui peut aller à 15 km/h et travailler pendant 2 heures
Depuis plusieurs années, l’innovation en matière agricole est synonyme de robotique. Pour preuve, la présence au Salon de l’Agriculture 2020 de la création de l’INRAE, l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement. Ce dernier a été mandaté par le gouvernement pour trouver des alternatives au glyphosate. Et pour cela, le centre de recherches mise beaucoup sur un tout nouveau robot agricole multi-tâches, équipé d’un bras articulé. Il s’appelle campero, champêtre en espagnol, et comporte 4 roues tout terrain. Il mesure 80 cm de haut et de large pour 1 m de long.
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Bien entendu, il ne tourne pas au gazole mais grâce à des moteurs électriques. Fixé sur sa base se trouve un long bras gris, « un bras en aluminium avec 6 moteurs à l’intérieur », détaille Roland Lenain, ingénieur à l’INRAE. « Il ressemble un petit peu à un bras humain avec une épaule, un coude, un poignet. Le bras peut monter jusqu’à 2 mètres monté sur sa base. Le robot peut bouger dans plusieurs directions et peut aller jusqu’à 15 km/h. Les batteries lui permettent de rester deux journées en veille et de travailler pendant deux heures. »
Une alternative aux pesticides grâce à un bras articulé capable de désherber
Relié au wi-fi, campero est équipé d’1 caméra 360°, d’une autre 3D, d’un GPS, de capteurs laser… Autant de données qui sont ensuite analysées par son intelligence artificielle. Avec son bras articulé, le robot pourra pendant les vendanges être plus efficace que les être humains. « On va prendre chaque grappe à son niveau optimal de maturité. » On peut aussi remplacer la main de campero par un pulvérisateur. Des actes de précision nécessaires quand il n’y a pas d’autres choix que de traiter les vignes et les vergers. « Quand on passe des herbicides aujourd’hui avec des grandes machines, on applique de l’herbicide partout, y compris aux endroits où il n’y a pas de mauvaises herbes, explique Christian Huigue, directeur de recherche à l’INRAE.
Un robot de l’INRAE déjà commercialisé
Une manière de réduire drastiquement la quantité de pesticides à répandre. « On peut arracher la plante mécaniquement et, auquel cas, on a plus de pesticides du tout. » Un beau couteau suisse donc, qui intéresse déjà les petites start-up comme les grands industriels avec lesquels travaillent l’INRAE. « Ces petites machines permettent par leur poids et leur structure d’étendre la plage dans laquelle vous pouvez intervenir parce qu’elle sont plus légère qu’un gros tracteur. Et puis sur toute l’exploitation, vous pouvez avoir des cohortes de robots. »
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Des prototypes, qui se retrouvent d’ailleurs vite sur le marché. L’un des derniers robots créé par l’INRAE a par exemple été commercialisé seulement 4 ans après ses premiers tests. Mais reste que le coût de ses robots, qui peut être très dissuasif pour les agriculteurs.
Laurie-Anne Toulemont