Arctique : la banquise pourrait totalement disparaître d’ici 2040

Le conseil de l’Arctique, réunissant les principaux pays de la zone, s’ouvre aujourd’hui en Islande dans un climat de tensions entre Russes et Américains. La région est devenue un centre d’intérêts stratégiques, notamment pour ses ressources en hydrocarbures qui se dévoilent peu à peu avec le réchauffement climatique.

30 degrés près de la banquise, 38 degrés en Sibérie : Les records de chaleurs tombent les uns après les autres

L’Arctique est la région qui se réchauffe le plus vite, deux à trois fois plus que le reste de la planète, comme le souligne Christophe Cassou, climatologue et directeur de recherche au CNRS selon qui la zone « agit comme une sentinelle, l’arctique nous renseigne sur la santé planétaire climatique, car tout y est amplifié ».

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Le dérèglement en cours est colossal, avec par exemple des températures extrêmes. Ce jeudi 20 mai, il fera plus de 30 degrés près de la banquise, et il a fait 38 degrés en juin dernier en Sibérie. Les records de chaleur se multiplient, et si l’Arctique se réchauffe plus vite qu’ailleurs c’est à cause des boucles de rétroaction, notamment l’effet d’albédo, cette capacité de la surface blanche à réfléchir l’énergie du soleil : « quand ces surfaces enneigées fondent, elles sont remplacées par des surfaces à l’albédo beaucoup plus faible, en particulier l’océan, qui va capturer l’énergie du soleil ce qui amplifie le réchauffement » précise Christophe Cassou.

La fonte de la calotte polaire du Groenland a été multipliée par 7 entre 1990 et 2019

Résultat, la banquise arctique a fondu de 40% en 40 ans, et à ce rythme, elle aura totalement disparu l’été d’ici 2040. Le réchauffement climatique impacte également la calotte polaire du Groenland, avec là aussi l’effet d’albédo mais également l’effet altitude : plus la fonte est importante, moins l’altitude l’est, ce qui provoque un réchauffement plus important.

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La fonte de la calotte polaire du Groenland a été multipliée par 7 entre 1990 et 2019, mais jusqu’à quand la calotte résistera ? Peut-être pas longtemps selon Gaël Durand, glaciologue à l’institut des géosciences de l’environnement à Grenoble : « le Groenland a une petite calotte qui a un point de bascule qui fait qu’à un moment celle-ci ne pourra se reformer (…) et l’on est relativement proche de ce point de bascule ». Et justement, dans une étude qui a été publiée en ce début de semaine, plusieurs scientifiques estiment que l’ouest du Groenland a quasiment déjà atteint ce point de non retour, avec une fonte capable d’entraîner une élévation du niveau de la mer dans le monde de 1 à 2 mètres sur plusieurs siècles.

Baptiste Gaborit

 

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