Agriculture : La forte baisse du nombre d’exploitations menace la souveraineté alimentaire de la France

D’après les principales organisations professionnelles agricoles, la souveraineté alimentaire en France est en danger. Un colloque sur ce sujet est organisé aujourd’hui, alors que les surfaces cultivées diminuent, que les importations augmentent et qu’un nouveau défi se présente : le vieillissement et le renouvellement des agriculteurs.

Renouvellement des agriculteurs : 21.000 départs pour seulement 14.000 installations

Le nombre d’exploitants agricoles diminue drastiquement, et chaque semaine des fermes disparaissent, comme le souligne François Purseigle, sociologue et professeur à l’école nationale supérieure d’agronomie de Toulouse : « on a 21.000 départs pour 14.000 installations, dans certaines filières la capacité de production est mise à mal ». Dans la filière laitière, on compte 55.000 exploitations de moins qu’il y a 16 ans, certaines sont parties à l’agrandissement, d’autres ont disparu, pourtant les candidats à la reprise des exploitations sont là : « on a à peu près 20.000 porteurs de projets mais ils ne pourront pas s’installer facilement car il leur manque parfois des diplômes ou alors leur projet ne correspond pas tout à fait au type d’exploitation qui vont se libérer » d’après François Purseigle.

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Les autres freins sont connus et identifiés : le prix du foncier, l’investissement initial de plus en plus onéreux. Pourtant, il y a urgence, car l’agriculture française va être confrontée à un mur de renouvellement, comme le détaille Benjamin Duriez, directeur de la fédération Terre de Liens : « entre 40% et 60% des agriculteurs partent en retraite dès 2026, ce qui représente 1/4 de la surface agricole française ».

 

40% à 60% des agriculteurs partiront à la retraite d’ici 2026

Terre de liens a accompagné l’an dernier près de 2.000 nouveaux entrants dans leur projet de reprise, et a lancé en novembre dernier Objectif Terres, une plateforme de mise en relation entre ceux qui vendent leurs terres et ceux qui veulent en acheter, à destination notamment des néoruraux.

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Néanmoins, le renouvellement de tous les exploitants agricoles ne sera pas possible selon François Purseigle, pour qui il faudra nécessairement basculer vers un modèle mixte, agriculture familiale d’un côté et entreprises agricoles avec une main d’œuvre salariée de l’autre, ce qui transformera le visage de l’agriculture française dans les prochaines années.

Baptiste Gaborit

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