C’est une confirmation de l’impact du changement climatique et de son accélération. L’année 2021 se classe au 5e rang des années les plus chaudes de l’histoire, et surtout, ces 7 dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées. C’est ce qui ressort du rapport publié hier par le service européen de surveillance de la terre, Copernicus.
Eté 2021 : il a fait 48.8 degrés en Sicile
L’année 2021 a été marquée par un phénomène naturel océanique, appelé la Niña, qui se caractérise au niveau mondial par des températures un peu plus froides. Mais malgré cela, la température annuelle moyenne dans le monde a été supérieure de 1,16 degrés par rapport à l’époque pré industrielle, entre 1850 et 1900. Freja Vamborg est climatologue à l’observatoire Copernicus, elle explique que « les 7 dernières années sont les plus chaudes jamais enregistrées, et parmi ces années, 2021 se classe dans les plus froides, juste au dessus de 2015 et 2018 ».
A lire aussi
2021 a été plus froide que 2020 ou 2019 mais entre dans le top 5 des années le plus chaudes jamais enregistrées, avec des anomalies régionales assez marquées. Il a fait bien plus chaud en Amérique du Nord par exemple. En Europe, 2021 a été à peine plus chaude que la moyenne des 30 dernières années mais avec un été exceptionnel : « même si l’année dans son ensemble n’a pas été si remarquable, l’été en Europe a été l’été le plus chaud jamais enregistré, avec une vague de chaleur en Méditerranée, et un nouveau record de chaleur avec 48,8 degrés en Sicile » poursuit la climatologue.
Copernicus pointe des records de concentration de CO2 et de méthane dans l’atmosphère
Ces résultats qui ne font confirmer qu’une lourde tendance, celle de l’accélération ces dernières années du changement climatique. Joël Guiot est paléoclimatologue, directeur de recherche au CNRS, il explique que les 15 années les plus chaudes sont toutes au 21ème siècle, à l’exception de 1998 : « on va vraiment vers des climats de plus en plus chauds, avec 2 ou 3 degrés de réchauffement ça va devenir dramatique. Les évènements extrêmes deviendront de plus en plus intenses et fréquents ».
A lire aussi
Ces événements climatiques extrêmes ont été nombreux justement en 2021. Avec le dôme de chaleur observé en juin sur l’Amérique du Nord, notamment au Canada, avec plus de 46 degrés. Il y a eu en Europe le gel tardif au mois d’avril, les pluies extrêmes et les inondations meurtrières du mois de juillet en Allemagne et en Belgique, et la canicule dans le sud de la Méditerranée cet été. Joël Guiot explique que les climatologues ne s’attendaient pas à un nombre aussi élevé d’évènements extrêmes, qui, rappelle-t-il, « coûtent cher aux sociétés ». Deux autres records ont été battus l’an dernier souligne également Copernicus, des records de concentration de CO2 et de méthane dans l’atmosphère.
Baptiste Gaborit