La France est la seule grande puissance, le seul membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU à ne pas avoir son vaccin maison. Les Américains, les Chinois, les Russes, les Britanniques et même les Allemands ont leur vaccin. C’est vexant, surtout lorsqu’on sait que la France est le pays de l’Institut Pasteur, spécialiste mondial du vaccin. Et qu’on a aussi Sanofi, le numéro deux mondial du vaccin.
Vaccin anti-covid : La France en retard ou les autres en avance ?
Si l’on souhaite être un peu indulgent, nous pourrions dire que ce ne sont pas les Français qui ont été particulièrement mauvais mais les autres qui ont été étonnamment bons. Les premiers vaccins arrivés sur le marché ont tous eu recours à de nouvelles technologies de développement jusqu’ici jamais utilisée. Le succès n’était pas garanti pour Moderna ou BioNTech, ce sont des start-up, des biotech, qui ont fait un véritable pari qui s’est avéré gagnant.
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Cela n’était pas écrit d’avance et comme on ne voulait pas mettre tout nos œufs dans le même panier et qu’il était souhaitable de répartir les risques, les grands donneurs d’ordres ont ont demandé à Sanofi et d’autres de développer des vaccins selon des méthodes plus traditionnelles dont on savait qu’elles seraient plus longue.
Tout n’est pas perdu pour Sanofi
Sanofi a pris du retard mais si le laboratoire arrive à produire un vaccin en moins de deux ans cela restera un exploit. Il arrivera peut-être trop tard dans certains pays dans lesquels la majorité des gens auront été vaccinés mais ce sera un vaccin plus simple à fabriquer et à transporter, donc une bonne solution pour certains pays chauds et pauvres par exemple.
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Il ne faut cependant pas minimiser notre échec. La crise actuelle prouve que d’autres pays ont plus l’esprit entrepreneurial, on trouve plus facilement des financements et plus de risques sont pris. En France subsiste une forme de prudence, et un vaccin reste un médicament qu’on injecte à quelqu’un qui va bien et qu’il faut donc faire très attention. Sur ce coup-là on a sans doute été un peu trop prudents.
David Barroux
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