Roland Garros : Un événement économique

Roland Garros, c’est un événement sportif mais c’est aussi une grosse PME d’environ 250 millions de chiffres d’affaires. Et le tournoi est géré comme une entreprise. C’est une boite qui investit pour nourrir sa croissance et cela commencera à être particulièrement visible cette année puisque le grand programme de travaux de 380 millions lancé en 2015 est achevé aux trois-quarts

Qu’est-ce qui a été fait et qu’est-ce qu’il reste à faire ?

En 2011 le tournoi a fait le choix stratégique de rester Porte d’Auteuil. Mais il fallait absolument investir pour améliorer le confort des joueurs et des spectateurs car le site devenait trop petit. On se marchait dessus. Du coup le tournoi prend de la largeur et de la hauteur. On a construit un nouveau court de 5000 places dans le jardin d’à-côté, les fameuses serres d’Auteuil. Et on a refait entièrement le central qui passe de 18 mètres à 31 mètres de haut pour un nombre de sièges qui ne change pas. Et d’ici deux ans quand les travaux seront complètement achevés ce court sera couvert grâce à un toit rétractable.

Ces investissements peuvent ils être rentables ?

Ces investissements étaient indispensables et vont bien sur rapporter plus. Lorsque l’on dispose d’un court couvert, on peut jouer en nocturne et même sous la pluie. On peut donc vendre plus de billets et assurer aux télévisisons, qui apportent un tiers des recettes, qu’il y aura des matchs même quand la météo n’est pas au rendez-vous. Roland Garros se met donc au niveau des autres tournois du Grand Chelem. Cela va lui permettre de gagner plus pour redistribuer plus car le nerf de la guerre est de distribuer du « prize money » à Nadal et aux autres. En 2010, les joueurs se partageaient moins de 20 millions, cette année ce sera plus de 40 millions. C’est beaucoup plus mais c’est moins qu’à Wimbledon, Flushing ou à l’Australian Open. Et même si tous les joueurs rêvent de gagner sur la terre battue, il faut des dollars pour les motiver.

 

David Barroux

 

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