Les journalistes du groupe Bolloré travaillent dans une « totale indépendance » assure Arnaud de Puyfontaine (Vivendi)

MEIGNEUX/SIPA

Le groupe Vivendi vient d’annoncer ses résultats annuels, en baisse d’1 milliards d’euros. Le président du directoire Arnaud de Puyfontaine était ce matin au micro de Guillaume Durand sur Radio Classique pour les commenter, il est aussi revenu sur l’enquête européenne sur le projet de rachat de Lagardère par Vivendi.

 

Vivendi va se séparer d’Editis, numéro 2 de l’édition en France

Arnaud de Puyfontaine a évoqué des résultats annuels « bons, avec une croissance à deux chiffres, plus de 10% du chiffre d’affaires et du résultat de plus de 35% », une bonne performance « dans un contexte difficile », souligne-t-il. S’agissant de la perte d’1 milliard d’euros en raison d’un ajustement à la baisse des actions de l’opérateur Telecom Italia, il rappelle que Vivendi a « près de 24% du capital de la société », et que le groupe « a décidé de déconsolider [sa] participation – avec un impact sur [le] résultat net – mais pour se donner la possibilité d’avoir pleine et entière liberté d’action pour la défense de la participation [de Vivendi] dans Telecom Italia ». En effet la Caisse des dépôts italienne a récemment fait une offre de rachat pour le réseau de l’opérateur. « Le gouvernement [italien] veut prendre le contrôle du réseau de l’entreprise, […] il y a beaucoup de prétendants et nous souhaitons défendre notre position d’actionnaire ».

 

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Arnaud de Puyfontaine dénonce « les fantasmes » autour de la personnalité de Vincent Bolloré

Arnaud de Puyfontaine est également revenu sur la volonté de Vivendi de racheter Lagardère, propriétaire notamment de Hachette, rappelant « le projet datant de 2014 de faire de Vivendi un acteur français de position internationale avec des activités dans le domaine de l’Entertainment, de l’information et de la communication ».Mais Bruxelles s’oppose pour l’instant à l’opération, pour des questions de concurrence. Vivendi se prépare donc à se séparer d’Editis, le numéro 2 de l’édition en France. « Quand nous avons fait cette acquisition en 2019 », rappelle sur Radio Classique le président du directoire du groupe, « nous avions dit que notre intention était de pouvoir créer un champion mondial dans le domaine de l’édition. Les circonstances ont fait que nous sommes actionnaires du groupe Lagardère. Nous avons une participation de 57%, mais 23% en droit de vote. C’est une opération et une vision de rapprochement entre les groupes tout à fait amicale en soutien d’Arnaud Lagardère et des équipes. Mais effectivement, dans le rapprochement entre Vivendi et Lagardère se pose un problème de concurrence dans l’édition en France avec l’impossibilité de [posséder] Editis et Hachette ». Une question qu’Arnaud de Puyfontaine juge « tout à fait normale », pointant « des discussions quasi quotidiennes avec la direction générale compétition de la Commission européenne ». La question centrale est celle du futur repreneur du numéro 2 de l’édition : « il y a aujourd’hui trois offres sérieuses, nous discutons avec ces opérateurs et nous pourrons apporter des réponses d’ici la mi-mars ». Enfin l’invité de la matinale de Radio Classique a réagi aux commentaires dans la presse sur la personnalité de Vincent Bolloré, fondateur du groupe du même nom, actionnaire majoritaire de Vivendi. Il a dénoncé les « fantasmes » autour de la façon dont les plus de 1.000 journalistes travaillent au sein du groupe Bolloré : « il y a une totale indépendance ». Il a brossé le portrait d’un « extraordinaire entrepreneur », et s’est dit chanceux d’avoir dans le Conseil de surveillance Cyril Bolloré, fils du fondateur et PDG du groupe industriel.

Béatrice Mouedine

 

 

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