HSBC, l’une des plus grandes banques du monde s’apprête à tirer en grande partie un trait sur l’Europe et les Etats-Unis.
Les Echos affirment que HSBC France pourrait être bradée
HSBC – la hong kong and Shanghai banking corporation, dont le siège est situé à Londres, vient d’annoncer un vaste plan de restructuration, qui prévoit, en trois ans, la suppression potentielle de 35.000 postes, soit près de 15 % de ses effectifs. La restructuration va surtout porter sur les Etats-Unis, mais aussi sur l’Europe, à l’exception du Royaume Uni. Via des suppressions de postes donc, mais aussi via une forte réduction des investissements de capitaux sur des marchés jugés pas assez rentables.
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En France, la question porte sur l’avenir de la filiale, l’ex-Crédit commercial de France, privatisée en 1987 jusqu’à son rachat il y a 20 ans par HSBC. Elle avait alors dépensé 11 milliards d’euros. Aujourd’hui, selon les informations des Echos, sa banque de détail française HSBC France pourrait être cédée à un prix proche de zéro. La Société Générale et la Banque Postale sont sur les rangs.
HSBC tire ses profits majoritairement en Asie
C’est une décision stratégique pour ce groupe qui entend renouer encore plus avec ses origines, puisqu’elle avait été créée en 1865 par des entrepreneurs britanniques installés à Hong-Kong. HSBC réalise déjà la majorité de ses profits en Asie et avait déjà installé sa direction générale à Hong Kong il y a un peu plus de 10 ans. HSBC pourrait aussi tirer les conclusions d’un climat bancaire beaucoup plus difficile en Europe et aux Etats-Unis, dans un contexte de guerre commerciale sino-américaine, mais aussi en raison du Brexit, qui pourrait compliquer la concurrence en Europe.
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Mais la forte baisse des taux en Europe et aux Etats-Unis pèse aussi sur la rentabilité de certaines activités. La banque a d’ailleurs annoncé une dégradation de ses résultats 2019 avec des profits réduit de moitié à près de 6 milliards de dollars tout de même. Ce plan pourrait lui permettre de réduire ses coûts de l’ordre de 4 milliards et demi de dollars par an d’ici à 2022.
Le secteur de la banque connaît un tournant
Taux bas… contraintes réglementaires importantes de la part de la BCE, concurrence de nouveaux acteurs plus agiles… le secteur de la banque européenne est en crise. Alors que durant de nombreuses années, le secteur était créateur d’emplois nets en France, la tendance s’est inversée depuis peu et les effectifs du secteur bancaire ont reculé de près de 5 % en 9 ans. Et signe que la banque ne fait plus rêver, les démissions sont devenues la principale cause de départ des employés, devant la retraite.
Pierrick Fay