C’est un week-end historique pour les Français en Formule 1, après la victoire de Pierre Gasly. Renault a décidé de renommer son écurie Alpine.
Luca de Meo met l’accent sur les marques, Renault, Dacia et Alpine
Luca de Meo, l’Italien arrivé à la tête de Renault début juillet est passé de la phase du diagnostic à celle de l’action. Il commence à prendre de vraies décisions. La première c’est de passer d’un groupe organisé en fonction des géographies en un groupe organisé autour de ses marques. Et dans les marques il a choisi de mettre l’accent bien sûr sur Renault, sur Dacia et enfin sur Alpine. Certains, même en interne, pensaient que Renault allait abandonner cette marque relancée en 2017.
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Mais en rebaptisant l’écurie de F1 Alpine, il montre au contraire qu’il veut rester en F1 et donner toutes ses chances à cette petite sportive. La Formule 1 c’est une sacrée caisse de résonance, on le voit aujourd’hui avec la victoire de Gasly. C’est un spectacle sportif et télévisuel diffusé dans la monde entier. Alpine ça reste une marque de niche surtout connue des Français. Grâce à la Formule 1, en essayant de rivaliser avec les Ferrari, Mercedes, Aston Martin ou Alfa Romeo, la notoriété d’Alpine va progresser. Pour le groupe Renault qui restera associé en tant que motoriste cela ne va rien coûter de plus mais pour Alpine cela change tout.
Le groupe Renault ne veut que 5000 Alpine par an
Cela ne va certes pas suffire à assurer le succès économique d’Alpine. Pour séduire, il va falloir que l’écurie Alpine réussisse sportivement mieux que Renault et dans cet univers ultra-compétitif ce n’est pas gagné d’avance. Même Ferrari a beaucoup de mal cette année et il y a souvent une petite part de chance. Ensuite, la faiblesse d’Alpine c’est que ça reste une marque de niche avec de tout petits volumes. Ils vendent au mieux 5000 véhicules par an.
Avec de telles quantités, c’est dur de rentabiliser l’investissement dans un élargissement de la gamme. Pour faire un deuxième modèle il faudrait au moins 60-70 millions d’euros d’investissement. On est plus dans un pari de long terme donc. Alpine a une histoire, on peut s’appuyer sur son ADN pour séduire en faisant par exemple assez vite de la marque une déclinaison sportive de certains modèles de Renault. On pourrait avoir des Mégane Alpine un peu comme Luca de Meo a lancé des Fiat 500 Abarth sur-vitaminées. Çà permet de monter en gamme et de vendre plus cher. Et un jour on aura peut-être plus de modèles si Alpine cumule succès sportifs et économiques.
David Barroux