Convention citoyenne : y aura-t-il de nouvelles taxes sur le transport aérien ?

Le transport aérien redoute de se voir imposer de nouvelles taxes. En juin dernier, la Convention citoyenne avait émis 149 propositions et dans ce catalogue à la Prévert de mesures pour réduire la pollution il y avait 8 mesures concernant spécifiquement le transport aérien.

Les nouveaux aéroports seront-ils interdits ?

Toutes les parties prenantes de la Convention citoyenne, des représentants des citoyens, des compagnies, des ONG, des fonctionnaires, des élus, des syndicats ont rendez-vous au ministère de l’Ecologie pour faire le tri parmi ses mesures. Et à la veille de cette réunion, les compagnies ont très peur. Elles sont en train de traverser la pire crise de leur histoire. Et elles s’attendent à ce qu’on leur rajoute sur les épaules des tonnes de nouvelles taxes, d’interdictions et de contraintes. Pour l’instant il n’y a effectivement pas encore de mesures concrètes mais les projets ont de quoi faire peur. Les citoyens veulent interdire par exemple les nouveaux aéroports ou les extensions. Ils veulent interdire la plupart des vols domestiques et ils veulent interdire que les compagnies compensent leurs émissions de CO2 en plantant des arbres ou via des versements financiers.

 

« On est en plein dans la vision de l’écologie punitive »

Et puis il y a l’idée d’augmenter l’écocontribution. Aujourd’hui on paye 1 euro 50 par billet. L’idée ça serait de passer à une taxe de 30 à plusieurs centaines d’euros en fonction de la distance ou de la classe dans laquelle on voyage. Pour un aller-retour en business sur un très long vol on payerait 2.400 euros de taxes. Pour les compagnies aériennes françaises on parle d’un surcroît de taxes de potentiellement plus de 4 milliards. Si on applique les propositions des citoyens. Pour les compagnies ce serait une catastrophe car comme elles auront du mal à imposer ses taxes aux voyageurs elles risquent surtout de perdre des passagers. Et sans clients, on meurt.

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Mais on lutterait aussi contre la pollution ? C’est sûr que si on arrêtait de voyager ou de se déplacer pour le boulot ou le loisir, on polluerait moins. Si on arrêtait de manger ou de travailler aussi. On est là en plein dans la vision de l’écologie punitive. Il y a un problème de réchauffement climatique donc il faut agir mais tuer les compagnies françaises c’est un peu radical et ça ne réglera pas le problème. La France n’est qu’un petit pollueur parmi d’autres et en France le transport aérien n’est qu’un petit pollueur parmi d’autres. En étant aussi radical on agirait en fait qu’à la marge. Le transport aérien, ce n’est que 1,4% de nos émissions de CO2. On peut taxer un peu plus. On peut investir dans des nouveaux appareils qui consomment moins. On peut innover. On peut favoriser le train. Mais on ne peut pas faire de la France une île coupée du monde et imposer des mesures trop extrémistes en se disant que le reste du monde aura envie de nous copier.

David Barroux