L’arrivée de Roselyne Bachelot au ministère de la Culture a globalement été saluée par les acteurs du secteur, même s’ils soulignent l’ampleur de la tâche qui l’attend dans un secteur sinistré. Après trois mois d’inactivité imposée par la crise du coronavirus, les défis sont nombreux.
Roselyne Bachelot vue comme « une personnalité de premier plan »
« Je serai la ministre des artistes et la ministre des territoires », a assuré Roselyne Bachelot lors de la passation avec Franck Riester lundi soir, disant vouloir « mettre la culture au cœur du plan de reconstruction de notre pays laminé par une crise économique, sanitaire, sociale et morale. L’urgence absolue en ce début d’été sera d’aider à la remise en route et en état des lieux de culture: festivals, théâtre musées, cinémas, monuments historiques ».
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La nomination de l’ex-ministre de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, qui avait arrêté sa carrière politique en 2012 pour une nouvelle vie de chroniqueuse à la télévision et à la radio et jouit d’une certaine popularité auprès du public, a été applaudie par les organisations professionnelles du secteur. « Une personnalité de premier plan » pour l’Adami (artistes auteurs) tandis que la Scam (société d’auteurs) souligne « son parcours politique et son expérience des rouages de l’État », tout comme les producteurs de musique du Snep qui rappellent qu’elle est « éprise de musique et de culture ». « Des atouts incontestables dans le contexte difficile que nous vivons », résume la SACD (auteurs compositeurs) avec une « perte pour le secteur créatif et culturel chiffré à au moins 22 milliards d’euros » ou « un spectacle vivant sinistré totalement à l’arrêt ».
Les professionnels de la Culture souhaitent un « ministère fort »
« On espère que c’est le signal que la culture comptera parmi les principaux sujets de cette fin de quinquennat et que c’est le signe d’un ministère fort car il est affaibli depuis plusieurs années », indique Aurélie Hannedouche, du Syndicat des musiques actuelles (Sma). Les musiques actuelles attendent des « réponses rapides » pour pouvoir rouvrir les salles de concert cet automne mais aussi un nouveau soutien financier pour relancer des entreprises « sous perfusion », explique-t-elle, saluant l’annonce de la veille d’organiser rapidement des « états généraux des festivals ».
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À propos des nombreux commentaires d’internautes qui relayaient l’un de ses passages télévisées où elle assurait qu’elle ne ferait plus jamais de politique, Roselyne Bachelot a confié à France Info que « Parfois, quand on m’interrogeait sur un retour en politique, je répondais +Non, jamais, sauf pour être ministre de la Culture+ Et c’était comme une sorte d’idéal ».
Philippe Gault (avec AFP)