Mort de Sempé, père du Petit Nicolas et grand dessinateur de presse

GINIES/SIPA

Jean-Jacques Sempé, le créateur du Petit Nicolas mais également grand dessinateur de presse, s’est éteint le 11 août à l’âge de 89 ans. Ce vendredi, toute la presse française rend hommage à cet artiste qui a fait du dessin humoristique l’expression complète de la liberté.

Sempé a réalisé plus de 112 couvertures pour le prestigieux magazine américain New Yorker

Ce matin, la presse française est évidemment à l’unisson pour rendre hommage à Sempé. Le dessinateur français est décédé le 11 août à l’âge de 89 ans. Si Sempé c’est évidemment Le Petit Nicolas avec René Goscinny, c’est aussi une très longue histoire d’amour avec la presse. En effet, ses premières planches sont publiées en 1950 dans Sud-Ouest suivront ensuite Paris Match, L’Express, Le Figaro, le Nouvel Observateur, Télérama, France Dimanche, le JDD et aussi le New Yorker. Sempé a travaillé pour le prestigieux magazine américain pour lequel il réalisera plus de 112 couvertures. Sur sa première Une en 1978, on peut y voir un homme sur le rebord d’une fenêtre d’un building, prêt à prendre son envol. C’est « presque un autoportrait » écrit Le Figaro sur son site. En effet, la première fois que le dessinateur se rend au siège du magazine new-yorkais, c’est au début des années 80. Il racontera plus tard dans Le Nouvel Obs : « je me souviens, c’était en plein hiver, je n’avais pas de gants, pas de cache-nez et pourtant j’ai traversé Central Park avec un bonheur extatique. J’avais presque 50 ans, je m’en serais donné 20. Pour la première fois de ma vie, j’existais ». 

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« Sempé avait un talent rare pour dessiner les musiciens »

Une forme « d’apothéose » comparable à la publication de son premier album de dessins humoristiques, en 1962. 3 ans plus tôt, Sempé avait mis au monde Le Petit Nicolas dans Sud-Ouest Dimanche. Ce jeune garçon le suivra toute sa vie pourtant son prénom tient à une simple histoire de publicité. : « un jour, sur le flanc d’un autobus, j’ai aperçu une réclame pour les vins Nicolas. J’ai proposé ce nom à mon employeur qui trouva cela formidable”. Le Figaro nous éclaire d’ailleurs sur la douce personnalité de Sempé : « ce doux rêveur était discret jusqu’à l’effacement, attentif jusqu’à la rêverie et silencieux jusqu’à l’élégance ». Francis Marmande dans Le Monde, poursuit dans l’éloge : « il est génial dans la satire, le saisi, le geste, l’attitude, l’instant, les vélos, le sourire, le chat et les musiciens, Il sait également dessiner les musiciens ce qui est un talent très rare« . Son dernier dessin a d’ailleurs été publié la semaine dernière dans Paris Match. Il y croque un peintre en plein exercice dans un décor champêtre. Sempé y avait alors écrit : « Pense à ne pas m’oublier ».

 

Baptiste Gaborit 

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