Avec l’exposition Les Choses, le musée du Louvre rend hommage à la nature morte, thème classique de l’art depuis la préhistoire. De Jacques Linard à Salvador Dali en passant par Edouard Manet, l’exposition nous interroge sur notre rapport au vivant et au non-vivant.
170 œuvres représentant des natures mortes ont été prêtées au Louvre
Un panier de fruits, un bouquet fané ou quelques sardines : la nature morte est un thème classique de l’histoire de l’art, dont la dernière exposition remonte à 1952 au musée de l’Orangerie. Le musée du Louvre retrace son histoire de la préhistoire à nos jours avec l’exposition « Les Choses », visible jusqu’au 23 janvier. Elle réunit 170 œuvres, prêtées par plus de 70 institutions et collections privées. Cette exposition à cheval sur plusieurs époques nous interroge sur notre rapport au vivant et au non-vivant : c’est-à-dire tout ce qui nous entoure.

Ce point précis lie les toiles de l’espagnol Salvador Dali, surréaliste du 20ème siècle et celles du Français Jacques Linard presque 400 ans plus tôt. « Le 17ème siècle m’est tout de suite apparu comme plein de fantaisies. Jacques Linard composait déjà avec une forme de rêverie, ce qui m’a rappelé Dali et sa peinture fondée sur son inconscient, ses pulsions et ses affects », explique Laurence Bertrand Dorléac, commissaire de l’exposition.
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La Cabeza de Vaca nous interroge à l’heure des abattoirs et de l’élevage en batterie
La nature morte est une inépuisable exaltation de formes et de symboles : un gibier peint par Clara Peeters au 17ème siècle, un citron jaune vif d’Edouard Manet en 1880 ou encore des truites signées Gustave Courbet. Le thème est le même et les siècles défilent. « On a aussi des œuvres qui posent des problématiques contemporaines. Par exemple, la Cabeza de Vaca d’Andres Serrano représente une bête morte qui attire notre compassion », décrit la commissaire de l’exposition. « Elle nous accuse à l’heure des abattoirs et de l’élevage en batterie ». Les Choses questionne tout ce qui nous entoure, incluant « le plus minuscule et le plus dérisoire », et nous incite à ne « négliger aucune partie du monde » selon Laurence Bertrand Dorléac.

Victoire Faure
Retrouvez le reportage de Victoire Faure à partir de 05:00