Nikolai Lugansky met sa palette de couleurs au service des Etudes-Tableaux de Rachmaninov

Après son intégrale des Préludes, le pianiste Nikolai Lugansky nous plonge aujourd’hui dans deux autres cycles majeurs de Serge Rachmaninov : les Études-Tableaux. Un retour aux sources, puisqu’il les avait déjà gravés en 1987.

 

Un kaléidoscope musical et pianistique

Fils de deux scientifiques russes, Nikolai Lugansky prend ses premières leçons de piano à l’âge de 5 ans. Il fait preuve de dons musicaux exceptionnellement précoces. En 1994, sa carrière est lancée grâce à son second prix au 10ème Concours international Tchaïkovsky de Moscou (aucun premier prix n’ayant été décerné cette année). Dans la foulée de sa formidable intégrale des Préludes, le pianiste nous plonge aujourd’hui dans deux autres cycles majeurs de Serge Rachmaninov : les Études-Tableaux. Un retour aux sources pour Lugansky, qui les avait déjà gravés en 1987 pour le label Melodya – son premier récital solo au disque. A l’instar de Frédéric Chopin et Franz Liszt, le compositeur russe réinvente le genre de l’étude. A charge, pour l’interprète, de transcender chaque difficulté technique pour ne plus laisser place qu’à l’émotion.

 

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Poète autant que virtuose, Nikolai Lugansky n’a pas son pareil pour rendre justice à ce prodigieux kaléidoscope musical, comme il s’en explique dans la notice : « Si les Etudes-Tableaux sont d’abord des tableaux, ensuite des études, je pense que cela s’applique dans une plus large mesure à l’Opus 33, où l’imagerie visuelle joue un rôle plus important que telle ou telle technique digitale spécifique (…) Dans ces œuvres, Rachmaninov semble s’inspirer d’images incroyablement brillantes et diverses, et non de techniques pianistiques (comme Chopin le faisait par exemple avec ses propres études). » Dans les Opus 33 et 39 comme dans les plus rares Trois pièces de 1917, Nikolai Lugansky fait montre de la même maestria dont la hauteur de vue et l’absence de sentimentalisme ne sont pas sans rappeler les archives sonores du compositeur lui-même.

Jérémie Bigorie

Serge Rachmaninov : Etudes-Tableaux. 3 Pièces. Nikolai Lugansky, piano (Harmonia Mundi)

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