Lars Vogt, le directeur musical de l’Orchestre de Chambre de Paris, révélait en mars sur les réseaux sociaux qu’il avait entamé une chimiothérapie pour tenter de soigner un cancer diagnostiqué un mois plus tôt. Dans un entretien au magazine Van, le chef d’orchestre et pianiste allemand de 50 ans confie ses doutes, ses espoirs et comment la musique l’aide à mener ce combat contre la maladie.
Un nouveau médicament peut considérablement ralentir l’évolution de son cancer
Le 25 mars, Lars Vogt écrivait dans un message sur Twitter: «Aujourd’hui : match contre le cancer, 2e tour (chimio). Croisez les doigts pour moi… ». C’est ainsi que le pianiste et chef d’orchestre allemand a révélé qu’il souffrait d’un cancer. Dans un entretien au magazine spécialisé Van (comme Ludwig Van Beethoven), il raconte qu’on lui a trouvé des métastases au niveau du foie provenant d’une tumeur localisée sur la gorge.
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Lars Vogt explique que les médecins lui ont indiqué que l’évolution de ce type de cancer n’est pas très favorable mais qu’avec un nouveau médicament, la chimiothérapie (qui doit se poursuivre jusqu’au mois d’octobre) pourrait fonctionner et considérablement ralentir l’évolution de la maladie.
Lars Vogt trouve énergie et réconfort en jouant Brahms
Dans cet entretien, réalisé à distance depuis son domicile à Nuremberg, le directeur musical de l’Orchestre de Chambre de Paris (depuis juillet 2020), explique qu’il pense avant tout à assurer l’avenir de sa famille, de sa femme Anna et de leurs 3 enfants qu’il veut voir grandir. « Ce sont des objectifs que j’essaie d’atteindre étape par étape. En ce moment, ce serait génial si j’arrive à 55 ans. Et puis ce serait génial si j’atteins 60. Et si je parviens à 70, alors tant mieux » déclare-t-il avec lucidité.
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Lars Vogt tient également à rendre hommage aux musiciens de son orchestre pour leur « touchant » soutien et avec lequel il a pu, entre des séances de chimiothérapie, diriger et jouer mi-avril des Concertos pour piano de WA Mozart pour son 1er enregistrement avec l’ensemble. Continuer à jouer du piano, c’est une de ses autres grandes préoccupations. « Les médecins ne peuvent me promettre que je pourrai toujours jouer du piano. J’ai réalisé que renoncer au piano pouvait être le prix à payer » avoue-t-il, ajoutant qu’il trouve énergie et réconfort en écoutant Gustav Mahler ou en jouant Bach, Mozart mais surtout Johannes Brahms dont il a découvert les Fantaisies opus 116 dans lesquelles il dit entendre ces mots de réconfort : »Vous avez beaucoup de souffrance et de tristesse devant vous mais, pour l’instant, endormez-vous ! ».
Radio Classique diffusera samedi 29 mai à 21h un concert dirigé par Lars Vogt à la tête de l’Orchestre National des Pays de la Loire et au piano, enregistré en février à Angers.
Philippe Gault
