Le célèbre pianiste chinois Lang Lang s’est confié sur les œuvres musicales qui l’ont façonné en tant qu’interprète. Il dévoile 5 morceaux qui ont marqué sa jeunesse et lui ont donné envie de faire carrière dans la musique.
Lang Lang : « Glenn Gould jouait les Variations Goldberg comme un Picasso »
Dans sa sélection que publie le site classical-music du BBC Music magazine, Lang Lang accorde une place particulière au Concerto pour piano n° 1 de Piotr Ilitch Tchaïkovski, son préféré, celui qui a lancé sa carrière lors d’un concert avec le Chicago Symphony Orchestra sous la direction de Daniel Barenboim. Le pianiste raconte : « Je l’ai écouté dans mon petit dortoir du conservatoire de Shengyang et j’ai été étonné de voir à quel point la musique classique pouvait être puissante. Avant cela, j’avais écouté de magnifiques morceaux de Mozart, mais un jour j’ai entendu ces accords énormes à l’ouverture du concerto, et j’ai pensé, Wow, c’est quelque chose ! ».
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Sans surprise, Lang Lang dit avoir été particulièrement marqué par les Variations Goldberg de JS Bach, qu’il a reprises récemment en concert et sur 2 albums, et surtout par l’interprétation du génial pianiste canadien Glenn Gould. Il se souvient l’avoir vu sur une cassette vidéo en 1992, à l’âge de 10 ans. : « La manière dont Glenn Gould les jouait était comme un Picasso. Il a totalement changé la forme, la mélodie, la voix, l’articulation. C’était le même matériau, mais il l’a transformé en une autre créature étonnante ».
Lang Lang conserve un mail que lui a adressé Luciano Pavarotti pour l’encourager
Pour son 3è choix, Lang Lang a retenu les Études de Frédéric Chopin qu’il a beaucoup travaillées dès l’âge de 8 ans. « Chaque année, j’en apprenais cinq ou six de plus jusqu’à ce qu’à 13 ans, je joue en concert l’intégrale des 24 Études de Chopin ». Un air d’opéra a également marqué le pianiste, le célèbre Nessun Dorma, extrait de Turandot de Giacomo Puccini, et particulièrement l’interprétation de Luciano Pavarotti. Il se rappelle avoir rencontré le ténor italien à Philadelphie et lui avoir fait écouter son enregistrement du Concerto pour piano de Tchaïkovski. Quelques jours plus tard, Pavarotti lui avait adressé un mail, qu’il conserve précieusement, dans lequel le chanteur avait écrit qu’il « pouvait voir du soleil » dans l’interprétation du jeune pianiste.
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Le dernier choix de Lang Lang est plus surprenant. Il s’agit de la chanson We are the world écrite par Michael Jackson et Lionel Richie en 1985 à l’occasion d’un projet caritatif (USA for Africa) destiné à collecter des fonds pour lutter contre la famine en Éthiopie. Pour Lang Lang « Cette chanson brise toutes les barrières de ce monde (…) Je la joue souvent dans des concerts caritatifs, notamment l’an dernier à Central Park lors d’un concert caritatif pour les enfants ».
Philippe Gault