Je n’ai jamais vu un président-candidat prononcer un discours devant la Maison Blanche lors d’une convention. 71 minutes 11 secondes, Donald Trump a fait applaudir ce qu’il nomme « cet immeuble », la Maison Blanche. Un décor voulu par le candidat produisant sans doute cette nuit un de ses meilleurs shows pour sa base.
Donald Trump n’a pas mentionné les 180 000 morts du coronavirus aux Etats-Unis
Je n’ai jamais vu Donald Trump lisant tout sur son prompteur, alors qu’il aime tellement improviser, jamais vu non plus à 74 ans s’appuyant avec une main gauche figée sur son podium, en la bougeant rarement, et ce sera à surveiller. Jamais vu, en ces temps de pandémie, une scène où le public -1500 personnes- assis devant Donald Trump, ne porte pas de masque. Jamais vu un candidat promettre un vaccin contre le coronavirus avant la fin de l’année, sans jamais mentionner les 180 000 Américains morts dans la pandémie, 3600 hier, plus que le 11 septembre. Jamais vu un candidat radicaliser autant la société, Joe Biden fut mentionné 40 fois comme un homme faible, aux mains de l’extrême gauche, et des villes gérées par les démocrates, Chicago, Portland, Minneapolis, citées comme symboles de l’anarchie.
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Jamais vu pour convaincre les femmes de voter pour lui, un président candidat dire qu’une première femme marchera un jour sur la lune. Jamais entendu une radicalisation aussi définie électoralement. Avec Donald Trump « America safer again », l’Amérique plus sécuritaire, un thème cette nuit à prendre très au sérieux pour la campagne et l’élection présidentielle. Jamais vu une maison blanche où Donald Trump a fait jouer Puccini en Finale d’une convention, côté sud. De l’autre côté, des manifestants n’écoutaient pas Puccini et hurlaient : « 180 000 morts sous Trump ». Pour les conseillers de Joe Biden, la rhétorique de Trump était sérieuse : « Game on » disaient-ils , « c’est parti ».
Laurence Haïm
