L’Opera Studio Beckmann qui forme des chanteurs lyriques au Mexique annonce qu’il va lancer la construction à Tequila d’une salle de spectacles et d’un conservatoire qui porteront le nom de Plácido Domingo.
Plácido Domingo toujours très populaire au Mexique
Alors qu’il est banni en Amérique du Nord depuis les accusations d’agressions sexuelles qui le visent, Plácido Domingo reste une icône dans les pays d’Amérique latine. C’est le cas au Mexique où il passa ses jeunes années suite à l’installation de ses parents à Mexico et où il débuta sur scène… au piano. Et même si la polémique autour de son comportement avec plusieurs femmes a agité la sphère culturelle mexicaine l’automne dernier, alors qu’une distinction (le Premio Baruta) lui a été attribuée après de longues tergiversations du comité d’organisation de ce prix, le ténor espagnol jouit toujours d’une côte de popularité immense dans le pays (Il y a même des statues à son effigie à Mexico et Puebla !).
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C’est donc avec les honneurs qu’il sera reçu le 19 février à Tequila (près de Guadalajara), au sein de l’Opera Studio Beckmann (OSB), la grande institution qui forme des chanteuses et chanteurs lyriques du Mexique et d’Amérique du Sud. A l’occasion de cette réception, Plácido Domingo dirigera une master-class avec des élèves boursiers de l’école et ses dirigeants profiteront de sa présence pour annoncer officiellement le lancement d’un projet de construction, à Tequila, d’une salle de spectacles Placido Domingo de 900 places qui accueillera, d’ici 2 ou 3 ans, des événements culturels (opéra, danse, théâtre…). Le ténor Benito Rodríguez, qui dirige l’OSB, a également annoncé qu’un conservatoire de musique, qui portera aussi son nom, sera construit juste à côté Teatro Plácido Domingo.

Plácido Domingo persona non grata aux États-Unis et au Japon
Placido Domingo n’est plus apparu sur le continent américain depuis l’été dernier après les révélations en août par l’agence Associated Press, dans lesquelles neuf femmes affirmaient avoir été harcelées sexuellement par le chanteur à partir de la fin des années 1980. Dans une seconde enquête, en septembre, onze autres femmes se disaient, elles aussi, victimes de M. Domingo. Aux États-Unis, la plupart des grandes maisons d’opéra ne veulent plus prendre le risque d’inclure le ténor espagnol dans leurs productions et les opéras de New-York, Dallas, San Francisco, Philadelphie et même celui de Los Angeles, dont il était le directeur général depuis 16 ans, l’ont déprogrammé ou écarté. Les ennuis du ténor espagnol ne se limitent pas à l’Amérique du nord. En novembre dernier, il a annoncé qu’il renonçait à une prestation scénique prévue au Kabuki-Opéra de Tokyo en avril prochain, en amont des Jeux Olympiques.
Philippe Gault