Artistes et grandes institutions musicales n’ont pas hésiter à interpeller Franck Riester, leur ministre de tutelle et même Emmanuel Macron pour les alerter sur la précarité de la situation dans leur secteur d’activité. Dans une lettre ouverte adressée au ministre de la Culture, ce sont des associations, fédérations et syndicats représentant des organisateurs de festivals de musique et de spectacles vivants qui lui font part de leurs inquiétudes mais l’assurent de leur soutien.
« Nous restons au travail et nous inventons nos éditions 2020 avec envie et optimisme »
« Festivals : continuons à rêver ! » tel est le titre de la lettre ouverte adressée au ministre de la culture, Franck Riester, par France Festivals, AJC Jazz, Futurs Composés, le REMA et l’USEP-SV (SNSP, Les Forces Musicales, Profedim et Syndeac) dont voici l’intégralité :
« En cette période de profonde incertitude liée à la crise sanitaire que traverse notre pays, le ministre de la Culture a annoncé lundi 6 avril la création d’une cellule d’accompagnement pour les festivals, initiative que les organisations signataires souhaitent saluer. Franck Riester pose le constat – qui est aussi le nôtre – de l’hétérogénéité des situations et se dit attentif aux problématiques de chacun. Notre responsabilité première est de construire des imaginaires, de contribuer à la vitalité artistique et culturelle de nos territoires et de soutenir la création. C’est le sens de la mission d’intérêt général qui nous est confiée par nos partenaires, par les artistes que nous accueillons, par les citoyennes et citoyens que nous recevons. C’est pourquoi, tant qu’un cadre réglementaire ne vient pas contrarier cette mission essentielle, nous restons au travail et nous inventons nos éditions 2020 avec l’envie et l’optimisme de faire, tant que l’on peut et autant que l’on pourra. Cette ambition est, bien entendu, à la hauteur de la responsabilité que nous avons de garantir la santé et la protection des personnes accueillies lors de nos manifestations ».
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Des questions sans réponses
Les signataires de cette lettre ouverte alertent le ministre de la Culture sur « les nombreuses interrogations qui restent sans réponses et perturbent le travail des équipes » :
- Quels sont les scénarii à l’étude pour la sortie de cette crise sanitaire (confinement, interdictions de rassemblement à diverses échelles, la réouverture des frontières et la restriction de libre-circulation sur le territoire) et quelles seront les conséquences prévisibles de ces différentes options sur la tenue de nos événements ?
- Comment faire face à la responsabilité du maintien ou de l’annulation d’un événement – en l’absence d’instruction gouvernementale – pour les élus, les financeurs, les porteurs de projet dans les semaines et les mois « d’après » ?
- Qui, de nos partenaires publics et privés, sera à nos côtés pour faire face aux catastrophes économiques dont seront victimes nos structures lorsque nous faisons le choix – dans le respect du cadre réglementaire d’alors – de renouer avec le public dont il nous est difficile de prévoir les comportements ?
Faire évoluer la cellule d’accompagnement ministérielle
Malgré la situation très fragile et un contexte sans précédent que les a contraints à prendre des décisions difficiles, les organisateurs de festivals et de spectacles concernés se veulent positifs pour l’avenir à condition d’être soutenus:
« Nous accueillons la mise en place de la cellule d’accompagnement ministériel avec intérêt. Et nous souhaitons que son ambition soit encore plus soutenue : il nous apparaît désormais indispensable que, dès demain, porteurs de festivals, État, collectivités territoriales, organismes de gestion collective et partenaires privés se réunissent pour travailler à concilier leurs responsabilités partagées : celle de la protection sanitaire et celle de poursuivre la fabrication d’horizons symboliques ».
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« Monsieur le ministre de la Culture, nos organisations sont prêtes à travailler à vos côtés pour contribuer à l’évolution de la cellule d’accompagnement ministérielle. Nous souhaitons qu’elle devienne un véritable outil partagé de dialogue, de conseil et de prospective pour le secteur des festivals ».
Philippe Gault