Carla Fracci, la célèbre ballerine italienne aux plus de 200 personnages, est morte à l’âge de 84 ans

La ballerine Carla Fracci, étoile la plus connue de la danse italienne, est décédée à 84 ans ce jeudi à Milan, où elle avait fait l’essentiel de sa carrière au sein du prestigieux Théâtre de la Scala. « La Fracci », qui a interprété plus de 200 personnages au cours de sa carrière, avait été nommée danseuse étoile au sein de la célèbre institution milanaise en 1958.

Carla Fracci a dansé avec Rudolf Noureev et Mikhaïl Barychnikov

Dans un communiqué, « le Théâtre de la Scala annonce avec émotion la nouvelle de la disparition de Carla Fracci, survenue aujourd’hui dans sa maison de Milan. Le Théâtre, la ville et la danse perdent une figure historique, légendaire, qui a laissé une marque très forte dans notre identité et a apporté une contribution fondamentale au prestige de la culture italienne dans le monde ».

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« La plus grande. Divine et éternelle. Pleine d’amour pour la danse, de nouveaux projets, d’idées pour la vie entière, avec l’enthousiasme d’une jeune femme de vingt ans. L’Italie de la culture reconnaissante à jamais, immense #CarlaFracci », a réagi sur Twitter le ministre de la Culture Dario Franceschini, pour rendre hommage à celle qui s’est produite aux côtés des plus grands danseurs de son siècle, de Rudolf Noureev à Mikhaïl Barychnikov.

Carla Fracci a dirigé les Ballets des Arènes de Vérone et celui de l’Opéra de Rome

C’est en 1946, à l’âge de neuf ans, que cette fillette issue d’un milieu modeste est admise à l’école de ballet de la Scala de Milan, où elle étudie la danse notamment sous la houlette de Vera Volkova, ce qui lui permet de bénéficier d’une double tradition classique, milanaise et pétersbourgeoise. A la fin de sa formation en 1954, elle est engagée dans la troupe de La Scala. Mais ce personnage haut en couleurs décide de quitter la compagnie en 1963, car elle se considère sous-employée et mal payée.

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Avec l’aide de son mari, le metteur en scène Beppe Menegatti, elle devient donc indépendante. Appréciée de chorégraphes comme John Cranko ou Roland Petit, elle se distingue par ses interprétations très personnelles pour restituer l’émotion des personnages féminins qu’elle incarne sur les planches. Elle participe aussi à des créations originales, par exemple sur des oeuvres de Mario Pistoni en 1966, ou de Roland Petit en 1996, ou à des reconstitutions de danse d’Isadora Duncan par Millicent Hodson, en 1990. Dans les années 1970, ses interventions au Festival de Vérone (nord) rencontrent un succès populaire. Elle prend d’ailleurs la direction des Ballets des Arènes de Vérone de 1995 à 1997, puis du Ballet de l’Opéra de Rome en 2002. En 2004, elle avait été nommée Ambassadrice de bonne volonté de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Philippe Gault (avec AFP)

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