Dans les journaux ce matin, le déconfinement semble rattrapé par les conflits sociaux. La fédération CGT des services publics a déposé un préavis de grève pour l’ensemble du mois de mai et dénonce, en autres, des conditions de sécurité sanitaire insuffisantes pour un déconfinement.
Les motivations de la CGT ne sont pas sans « arrières-pensées idéologiques et politiques »
Sur le site du Figaro, on peut lire ceci : « Après mars et avril, la fédération CGT des services publics vient de déposer un nouveau préavis de grève en mai ». Le syndicat, écrit le journal, s’inquiète des conditions dans lesquelles s’organise le déconfinement. Son préavis court sur l’ensemble du mois. Evidemment, l’Humanité accompagne le mouvement et fait la Une sur ceux qui veulent saigner l’hôpital.
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Libération s’en mêle et s’inquiète d’un dialogue social menacé et de pression sur les salariés. La CGT craint à raison pour la sécurité des agents de la fonction public, souvent très exposés. Et je ne parle pas des médecins et des soignants. Dans un courrier, elle expose des motifs légitimes de s’alarmer et d’autres, qui le sont peut-être un peu moins : Les masques manquent toujours, les mesures barrières seraient difficilement applicables et aucune mesure de dépistage cohérente n’a été prise pour avoir une politique préventive vis-à-vis de la propagation du virus.
Jamais deux sans trois : après mars et avril, la fédération CGT des services publics dépose un nouveau préavis de grève pour l'ensemble du mois de mai. Objectif : faire pression sur l'exécutif pour le #Deconfinement ⬇️ https://t.co/Ri96lJvmrb #ConfinementJour38 #confinement
— Wladimir Garcin-Berson (@vladogb) April 23, 2020
C’est, entre autres, le sujet de Une de Libé et aussi l’enjeu juridique de l’arrêt de la Cour d’appel de Versailles, qui rend aujourd’hui sa décision très attendue concernant Amazon. Mais si on rétropédale, on se souviendra de ce qu’écrivait Marc Landré dans Le Figaro mardi, évoquant les arrières-pensées idéologiques et politiques de la CGT. La Centrale de la porte de montreuil ne cesse de vouloir arrêter l’activité. Car Philippe Martinez ne veut pas que l’économie prime sur la santé.
L’intersyndicale CGT FSU Solidaire dénonce une « crise générée par un système capitaliste mortifère »
Et il n’est pas tout seul. Dans Télérama cette semaine, on peut lire cette phrase ahurissante, selon laquelle la stratégie de l’Etat sur le confinement dévoile les vraies motivations de l’exécutif : faire tourner l’économie. On croit rêver ! La France n’en a pas fini avec son vieux fond de sauce marxiste et les velléités de remettre l’économie en marche sont un pêché capital.
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Si vous poursuivez votre lecture du Figaro, comme de Libération vous verrez que l’union nationale entre l’Etat et les partenaires sociaux est en train de s’effriter. Pour le premier mai, l’intersyndicale CGT-FSU-Solidaires soutenue les organisations de jeunesse habituelles entendent donner à la journée une force collective. « Nous ne paieront pas, disent-ils, la crise générée par les choix politiques d’un système capitaliste mortifère ».
« Nous ne paierons pas pour les choix politiques d’un capitalisme mortifère » disent les syndicats qui appellent à manifester le 1er mai, oubliant que le capitalisme mortifère finance le chômage de 10M de Français.
La revue de presse de @radioclassique https://t.co/Rcg8ZM8h7C pic.twitter.com/XkDJ1r243N
— David Abiker (@DavidAbiker) April 24, 2020
On marche évidemment sur la tête. Faut-il rappeler que le dangereux système ultra-libéral capitaliste, qui opresse les employés et met en danger la vie de ses fonctionnaires, est à l’origine d’un dispositif de chômage partiel financé par l’Etat, et qui concerne plus de 10 millions de salariés. Le « capitalisme mortifère » a bon dos.
David Abiker