Félicien Kabuga, le financier du génocide des Tutsis arrêté en France

Félicien Kabuga était l’un des derniers fugitifs rwandais, il a été arrêté samedi à Asnières-sur-Seine dans les Hauts-de-Seine. L’homme d’affaires appartenait au 1er cercle du pouvoir en 1994 et il était notamment recherché pour persécution et extermination.

La fiche Interpol de Félicien Kabuga est rouge, recherché pour avoir financé le massacre de femmes et d’enfants

Libération raconte la vie et la cavale de cet homme de 84 ans, le millionnaire le plus recherché au monde, accusé d’être l’un des instigateurs du génocide. Inculpé en 1997 pour persécution, extermination, complicité de génocide. Sa fiche Interpol est rouge, et mentionne qu’il est recherché pour avoir financé le massacre de femmes et d’enfants. Propriétaire de plantation de thé et d’un centre commercial à Kigali, père de 11 enfants, il a marié deux de ses fils au président Habyarimana.

 

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Avant que le génocide enclenche, il met sa fortune au service du parti génocidaire, c’est lui, écrit Libération, qui finance les 50 000 machettes de sinistre mémoire. C’est lui qui fonde la « radio des 1000 collines » qui diffuse des messages haineux contre les Tutsis les qualifiant de cafards à exterminer et qui servira ensuite à mobiliser et motiver les tueurs. Lorsque le camp génocidaire quitte le Rwanda, Kabuga se réfugie en Suisse où ne sera pas arrêté mais expulsé, on le retrouve au Kenya, échappant à la police. Car l’homme dispose d’un réseau qui l’informe et lui permet d’échapper à la traque internationale.

 

Le FBI avait promis 5 millions de dollars à celui qui permettrait d’arrêter Félicien Kabuga

Il a même réussi a reformer des complicité avec le nouveau pouvoir rwandais. Le FBI promet 5 millions de dollars à qui permettra son arrestation. En vain. Et vous apprendrez, toujours en lisant Libération, que la France a créé en 2013 un office de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre doté d’une troupe d’élite chargé de traquer les auteurs de crimes contre l’humanité en fuite.

 

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C’est cette équipe qui soupçonne Kabuga d’être en France, c’est elle qui prend en filature une partie de sa famille installée en France et qui repère quatre lieux où il susceptible de se cacher. Samedi à l’aube, feu vert est donné à une opération qualifiée de très sophistiquée. Le vieil homme est réveillé à Asnières. Direction la prison de la Santé, demain il devrait être présenté devant la cour d’appel en vue de son extradition aux Pays-Bas.

David Abiker

 

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