Procès des attentats du 13 novembre : « Il faudrait présenter des excuses, mais c’est là demander l’impossible »

Carlos Delgado/ Wikimedia Commons

L’ouverture du procès des attentats du 13 Novembre 2015 est très attendue, elle aura lieu ce mercredi 8 septembre. 1800 parties civiles, 300 avocats, des centaines de journalistes du monde entier, 20 accusés, un événement hors normes qui doit durer 9 mois. Les victimes, familles de victimes, et toute la France devront faire face à cette épreuve, alors même qu’elles sont toujours meurtries par ces terribles attaques qui ont fait 130 morts.

Attentats du 13 novembre : « tourner la page sans définitivement passer à autre chose »

Philippe Duperron a perdu un fils, cette nuit-là, tombé sous les balles des terroristes à seulement 30 ans. Pourquoi est-ce arrivé ? Pourquoi ces vies fauchées par des balles de terreur, aveuglées par la haine ? Ces questions, il n’a eu de cesse de se les poser en tant que père bien sûr, mais aussi en tant que président de l’association de victimes 13Onze15 Fraternité et Vérité. Ce procès, l’ancien avocat l’aborde comme un chapitre supplémentaire de ce combat pour la vérité. Il permettra à beaucoup de « tourner la page sans définitivement passer à autre chose », explique-t-il.

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Des accusés, il n’en attend rien. Seulement peut-être un comportement digne, mais il n’y croit que peu, au vu des provocations répétées de Salah Abdeslam, le dernier survivant des commandos de Paris. « Pour respecter les victimes, il faudrait accepter la responsabilité et présenter des excuses, mais c’est là demander l’impossible », estime-t-il. Il le promet, il jettera toutes ses forces dans ce procès. Une ultime bataille, avant de retourner à sa retraite, une fois le silence revenu dans le prétoire.

Les victimes « n’ont pas envie de voir des années de détention données à la légère »

Ils seront 20 dans le box des accusés. Logeurs, convoyeurs ou autres, ils étaient les petites mains de l’entreprise terroriste. Reste pour la cour à déterminer l’implication de chacun, une mission d’une extrême complexité, tant la blessure est encore vive pour les victimes, mais aussi pour la Nation. Un défi que devra relever la justice. Et Arthur Dénouveaux, rescapé et Président de Life For Paris, espère qu’elle saura se montrer exemplaire, digne des principes républicains : être grande et forte face à ceux qui veulent imposer la terreur.

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Il attend quelque chose de la justice, qui selon lui est assez complexe : « qu’elle soit juste ». Il ne veut pas d’une justice de vengeance, qui succomberait à la tentation assez simpliste de condamner tout le monde à la peine maximale. Les victimes du terrorisme qui souffrent de dégâts psychologiques « n’ont pas envie de voir des années de détention données à la légère parce qu’elles ne savent que trop ce que c’est de gâcher une vie » poursuit-il. Si la justice parvient à relever le défi alors « on validera qu’on est une grande démocratie qui sait résister au terrorisme », conclut-il.

Eric Kuoch

Ecoutez le reportage d’Eric Kuoch :

Arthur Dénouveaux au micro d’Eric Kuoch :

 

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