Mesures sanitaires : Les Français veulent le beurre et l’argent du beurre, selon Alain Juppé

Alain Juppé était l’invité de Guillaume Durand ce mercredi 23 septembre. Evoquant les mesures sanitaires liées à la crise du coronavirus, l’ancien Premier ministre estime que les Français veulent décentraliser les décisions, s’étonnent qu’elles ne soient pas les mêmes partout, et réclament une harmonisation, résumant : « Les Français veulent le beurre et l’argent du beurre ».

« Avec Jacques Chirac, la confiance réciproque n’a jamais faibli », assure Alain Juppé

« Edouard Philippe est un homme efficace, actif, bosseur et loyal », a salué Alain Juppé, lorsque Guillaume Durand l’a interrogé sur ses récentes déclarations concernant le maire du Havre. « Il est très certainement une valeur sûre pour notre pays », a-t-il répété, soulignant en particulier l’optimisme de l’ancien chef du gouvernement. Refusant de commenter plus loin la vie politique actuelle, Alain Juppé a évoqué ses 40 ans de travail en commun avec Jacques Chirac, mort il y a quasiment un an, le 26 septembre 2019. Auteur de « Mon Chirac. Une amitié singulière », édité par Tallandier, Alain Juppé assure qu’entre lui et l’ancien président « Jamais la confiance réciproque n’a faibli, ce qui est exceptionnel dans le couple Président/Premier ministre ».

 

A lire aussi

 

Alain Juppé : « Jacques Chirac était d’un tempérament modéré »

Il explique que Jacques Chirac était un homme complexe, qui a changé au cours de sa carrière : « en 1976, alors Premier ministre, c’était le chef de guerre, le chef de parti, surnommé Le Bulldozer par Georges Pompidou, puis à l’Elysée il a pris du recul, de la hauteur, et a retrouvé son tempérament fondamental, celui d’un homme modéré ». Même si le terme « modéré » peut paraître péjoratif en politique, Alain Juppé assure que pour lui c’est une vertu, « le refus du fanatisme quel qu’il soit ». S’agissant des mesures sanitaires liées à l’épidémie de coronavirus, Alain Juppé a jugé que « Les Français veulent le beurre et l’argent du beurre » : « on veut délocaliser les décisions face au covid, mais on s’étonne qu’elles ne soient pas les mêmes partout et on demande une harmonisation au niveau national ! ». Il constate « une contradiction dans notre peuple ». En conclusion, Alain Juppé a rappelé que le message de Jacques Chirac restait « très fort », citant les lois Handicap, Cancer, Sécurité Routière. Il insiste en particulier sur « sa prémonition sur le climat », faisant référence au célèbre discours de 2002 à Johannesburg : « notre maison brûle ». « Il ne l’a pas seulement dit, il a fait inscrire dans la constitution le principe de précaution, très critiqué à l’époque » a rappelé l’ancien maire de Bordeaux.

Béatrice Mouedine

 

Retrouvez les interviews politiques