A la Une ce matin dans la Revue de Presse de David Abiker, la relaxe des décrocheurs de portraits présidentiels, le Mélenchonshow à la veille de son procès et la première rencontre des époux Balkany à la prison de la santé.
Décrocheurs de portraits présidentiels : les juges amenés à se prononcer sur des modes d’expression citoyennes.
Quand le Climat fait la loi. La relax par le tribunal correctionnel de Lyon dans l’affaire des décrocheurs de portraits présidentiels pose la question du rôle des juges amenés à se prononcer sur des modes d’expression citoyennes. Après les juges rouges, voici venu le temps des juges vert. Celui de Lyon a estimé que leur délit (vol en réunion) reposait sur un motif légitime ! En l’espèce agir contre le dérèglement climatique, fait désormais constant et affectant gravement le devenir de l’humanité. Pour les uns c’est un jugement avant-gardiste explique Libération, pour les autres on sort du droit. Pourtant ce n’est pas la première fois, en 2009, un tribunal avait relaxé 58 militants anti-OGM. Et Libération ouvre le débat dans ses colonnes. Décrocher en mairie des portrait du président pour obliger l’Etat à agir contre la catastrophe climatique qui fait encore ce matin la une du Dauphiné et des Dernières nouvelles d’Alsace est-il condamnable ? Pour le professeur de droit Olivier Cahn salue une réaction judiciaire à la gestion pénale du social de l’éxécutif. Pour le constitutionnaliste, Olivier Duhamel le Juge n’est là que pour dire le droit. Bien entendu les écolos crient victoire et leur permet d’occuper le terrain médiatique analyse Libération. Le canard Enchaîné se veut philosophe, « Plus se creuse l’écart entre les discours politiques (toujours plus vert) et leurs actes (vaguement verdâtres) plus ces actions non violentes ont des chances de se multiplier. C’est toujours mieux que les black blocs non ? Dans ce cas, tout est mieux que les Black Blocs…
Les unes des journaux avant la revue de presse de 8:30 sur @radioclassique pic.twitter.com/fxX3yLcLkg
— David Abiker (@DavidAbiker) September 18, 2019
Mélenchon : le leader de la France insoumise a décidé de transformer son procès en réquisitoire contre la dérive autoritaire du pouvoir.
« Condamnez-moi, peu importe l’histoire m’absoudra », c’est pas du Mélenchon, c’est du Fidel Castro. Mais c’est la même technique explique ce matin l’Opinion : à la veille du procès de Mélenchon et de 5 de ses proches jeudi et vendredi le leader de la France insoumise a décidé de transformer son procès en réquisitoire contre la dérive autoritaire du pouvoir. Et c’est de Cuba, qu’il a rédigé le livre qu’il sortira demain intitulé Et ainsi de suite, un procès politique en France. Derrière le plan média, une stratégie politique, fédérer tous ceux qui d’après Mélenchon ont été les victimes d’une justice injuste, ça fait du monde. Les syndicalistes, les gilets jaunes et les décrocheurs de portrait présidentiel. Sauf qu’à force, le chef de la France insoumise s’est mis à dos les syndicats de magistrat et de Police, le syndicat de la magistrature a même ironisé sur un Mélenchon qui va jusqu’à dire sa solidarité avec Richard Ferrand lui aussi poursuivi et le syndicat de la magistrature d’ironiser Mélenchon et ceux qui se victimisent devant les juges expriment ce rêve inavouable d’une justice qui ne s’intéresserait qu’aux autres.
La première rencontre des époux Balkany à la prison de la santé.
Avec le Parisien-Aujourd’hui en France qui publie le récit détaillé de la première visite à son mari Patrick incarcéré à la prison de la santé. La maire de Levallois par Interim raconte qu’hier le téléphone a sonné. Elle doit être une heure plus tard à la santé. « J’ai tout lâché pour y aller »Il est très fatigué et souffre énormément de son dos mais il est médicalement très suivi. Je l’ai trouvé égal à lui-même, serin et déterminé ». La visite a duré 45 minutes « cela peut paraître court raconte Isabelle Balkany au Parisien mais au bout de 43 ans de vie commune, on n’a plus besoin de mots ». Elle raconte également que Balkany reçoit du courrier de toute la France, que le plus difficile c’est le bruit de la prison mais que l’administration et le personnel sont bienveillante et adorable c’est le mot employé. Balkany qui ne goûte guère la cuisine locale, a demandé l’autorisation de pouvoir se cantiner des pâtes. Et au rabbin de la prison des cornichons. » Voilà un récit sympathique qui m’a rappelé une scène des affranchis de Scorsese où les détenus se cuisine des saucisses et des pâtes en prison. Pour un récit plus froid, il faut lire ce matin le Canard Enchainé qui décrit par le menu la stratégie judiciaire et politique des Balkany. Objectif obtenir la libération, faire appel, aller en cassation et se faire réélire vaille que vaille à Levallois.