Va-t-on assister à une déferlante du variant Omicron au moment des fêtes ? Il pourrait devenir majoritaire et être responsable d’environ 80 000 cas d’ici Noël. Il représente 10% des cas actuellement et cette semaine, cela pourrait grimper a 25%.
Plus de cinquante patients Covid sont en réanimation dans les hôpitaux de Marseille
Au nouvel an, les cas pourraient exploser et même si Omicron ne semble pas plus dangereux que ses prédécesseurs, une explosion des cas pourrait submerger les hôpitaux mais aussi – et c’est la grande crainte – toucher bon nombre de soignants qui n’ont pas encore fait leur troisième injection. Un absentéisme massif des soignants, mêlé à un boom des hospitalisations, c’est déjà ce que connaissent actuellement les hôpitaux qui ont du mal à garder des lits ouverts. Avec Omicron, toutes les difficultés pourraient être multipliées.
A lire aussi
Plus de cinquante patients Covid sont en réanimation dans les hôpitaux de Marseille. Le professeur Stephane Berdah de l’hôpital Nord ne peut plus créer de lits par manque de bras. Sa hantise est de devoir en fermer si Omicron touche massivement le personnel soignant : « ça va être la catastrophe, on envisage même de faire venir travailler le personnel qui est asymptomatique. C’est une mauvaise solution et pour l’instant on ne l’a jamais fait à Marseille ». Même crainte en Ile-de-France, Djilali Annane de l’hôpital de Garches a déjà dû fermer trois lits pour des arrêts-maladies. Si Omicron rentre dans son service de réanimation, il ne pourra pas remplacer son personnel : « on ne peut pas se retrouver sans expérience à prendre en charge un patient qui serait branché sur un respirateur. Toute la problématique est de trouver des soignants avec de l’expérience ».
« C’est la responsabilité personnelle qui entre en jeu »
Le dernier recours : annuler les congés des soignants qualifiés au moment des fêtes. Mais pour quelles conséquences, s’inquiète Eloi Gouilleux, réanimateur dans les Hauts-de-France : « je redoute qu’il y ai beaucoup de soignants qui poussent les portes des cabinets de leurs médecins et qu’ils soient mis en arrêt pour une période longue car les signes qu’ils présentent sont ceux d’épuisement professionnel ». Avec Omicron, les hôpitaux auront besoin de tout leur personnel dès janvier. Et les médecins préviennent : les transferts de soignants entre régions ne pourront pas avoir lieu. Personne ne pourra aider personne.
A lire aussi
Pour le médecin Anne Sénéquier, directrice de l’Observatoire de la santé mondiale, la France ne passera pas entre les mailles du filet. La seule chose à faire pour lisser la vague est de limiter les contacts : « tout le monde est pris de court par la soudaineté et la rapidité du variant Omicron. Il faudrait diminuer drastiquement nos connexions sociales et le couvre-feu pourrait aider avant de penser à une autre solution. Aujourd’hui, beaucoup de choses sont dans les mains des Français notamment dans leur manière de passer les fêtes dans la sphère privée. Les amis et la famille sont des grands facteurs de transmission, c’est donc la responsabilité personnelle qui entre en jeu ».
Rémi Pfister
Ecoutez le reportage de Rémi Pfister :
Ecoutez le témoignage du docteur Anne Sénéquier au micro de Rémi Pfister :