Congé paternité allongé : malgré les freins, une avancée logique

istock

C’est une petite révolution pour tous les futurs papas. A partir de ce jeudi 1er juillet, le congé paternité est allongé de 14 à 28 jours, avec sept jours obligatoires. Cela concerne les pères dont les enfants vont naître après ce 1er juillet, ils pourront poser ces jours dans les six mois suivant l’arrivée de leur bébé.

Benoît Serre, DRH de L’Oréal : « S’il y a bien quelque chose de prévisible, c’est le congé maternité et le congé paternité, bien plus que certaines absences »

Les trois premiers jours du congé de naissance restent à la charge de l’employeur, les 25 jours restants sont indemnisés par la Sécurité sociale, sans perte de salaire sauf pour les très hauts revenus. Cette mesure coûte à la branche famille 260 millions d’euros en 2021, puis ce sera 520 millions en année pleine. Elle vise à lutter contre l’inégalité professionnelle, mais pas sûr que tous les pères s’en emparent car il y a encore beaucoup de stéréotypes et de blocages culturels. Aujourd’hui, 3 pères sur 10, salariés du privé, ne prennent pas le congé paternité de peur notamment d’être jugé ou d’être pénalisé professionnellement.

A lire aussi

 

 

L’employeur ne peut pas refuser un congé paternité allongé à son salarié

Il reste beaucoup de freins, alors la prise de ce congé allongé n’est pas gagnée, selon Patrice Bonfy, co-fondateur du site Le Paternel : « Il existe des pressions de l’employeur, plus ou moins implicites, comme reposer la question plusieurs fois. Il y aussi une forme d’autocensure, certains se disent que ce n’est pas le bon moment, ou que les enjeux professionnels à court terme sont peut-être plus importants que ce qu’on peut apporter en restant à la maison deux à trois semaines de plus ». Il faudra un peu de temps pour que cela rentre dans les mœurs mais c’est une avancée logique qui s’installera dans les entreprises, pour Benoît Serre vice-président de l’ANDRH et DRH de L’Oréal France : « Cette théorie de la désorganisation [liée au congé paternité] n’est pas très juste. S’il y a bien quelque chose de prévisible, c’est le congé maternité et le congé paternité, bien plus que certaines absences ». Si un salarié est libre de demander ce congé paternité, l’employeur en revanche ne peut pas le refuser.

Emilie Valès

Ecoutez le reportage d’Emilie Valès

 

 

Retrouvez l’actualité du Classique