Le Monde daté de ce mardi publie le début d’une nouvelle série d’été sur la France des utopistes. Attention, on parle de ceux que le Garde des Sceaux Eric Dupont-Moretti qualifierait sans doute d’ « Ayatollah de l’écologie » .
Ne parlez pas de « communautés », connoté secte ou baba-cool mais « d’oasis »
« Les uns sont des zadistes anticapitalistes, les autres de simples écologistes. Certains sont anarchistes chrétiens, d’autres hindouistes décroissants, bouddhistes végétariens ou permaculteurs musulmans. La plupart sont des athées soucieux d’égalité et de fraternité. Ingouvernables, ils occupent des +zones à défendre+ (ZAD) ; citoyens écoresponsables, ils s’installent en famille ou entre amis dans des éco-hameaux, au sein d’habitats légers et partagés » écrit le Monde.
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Alors ne parlez pas de « communautés », trop connoté secte ou baba-cool, mais d’ « oasis ». « L’oasis, c’est la vie qui résiste et se maintient dans le désert. L’image est simple et forte : au sein de l’aridité modernisatrice qui assèche les ressources et accentue la +désolation+ planétaire, l’oasis est un abri, un écrin. ». Ces zones dans lesquelles on essaye de vivre autrement ne sont plus des repères de marginaux, écrit le journal du soir, qui décrit des gens « bien ancrés dans la réalité » : des profs, des designers, des communicants et des ingénieurs qui quittent la ville pour redonner du sens à leur existence.
« La France des oasis » | Il n’y en a pas un sur cent mais ils existent : les utopistes. Refusant de jouer le jeu d’une économie jugée destructrice de la planète et des liens sociaux, ils créent des « écolieux ». Et vivent, déjà, dans « le monde d’après ». https://t.co/5cUhqudp3O
— Le Monde (@lemondefr) August 17, 2020
Le Figaro parle de ces Français qui construisent leur maison : entre 8 000 et 10 000 en 2019
Un phénomène qui va sans doute s’amplifier alors que le confinement a fait réfléchir certains et qui, au sens large, s’étend « à toutes les volontés de quitter la ville et d’investir un territoire, de restaurer ou construire une maison, de vivre de façon plus harmonieuse et moins dispendieuse ». Attention prévient toutefois le journal, l’Utopie ce n’est pas la perfection, notamment à cause du « facteur humain ». Ce sont, au moins des tentatives, alors ces projets pourront faire sourire certains, ceux qui préfèrent les mines de fer aux trésors archéologiques, mais c’est une réalité qui se développe.
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La preuve, même le Figaro -pourtant pas le plus altermondialiste des journaux- en parle avec un article en page 7 sur « Ces passionnés qui donnent un sens à leur vie en bâtissant leur maison ». Le journal décrit ces Français qui construisent entièrement leur habitat, un phénomène loin d’être marginal, cela représente entre 8 et 10 000 demeures l’année dernière. La démarche est écologique certes, mais cela permet aussi d’économiser jusqu’à la moitié du coût total d’un logement, avec, en plus, la sensation de faire quelque chose d’utile. L’une de ces « autoconstructrices », c’est le terme, témoigne : « ça change de mon métier qui ne m’apporte rien si ce n’est de l’argent ». Pas de panique si on veut se lancer mais qu’on n’a pas de connaissance, on trouve de l’aide sur les réseaux sociaux et les professionnels conseillent les bricoleurs du dimanche, avec cet encouragement : « N’oubliez pas que l’arche de Noé a été bâtie par un amateur et le Titanic par des professionnels »...
Augustin Lefebvre