Le procès de l’attentat de Nice s’ouvre ce lundi 5 septembre, 6 ans après le drame qui a fait 86 morts. L’auteur de l’attaque Mohamed Lahouaiej-Bouhlel a été abattu par la police, mais 8 personnes sont sur le banc des accusés, soupçonnées de complicité. Selon Thibault de Montbrial, invité de Radio Classique ce matin, « il est extrêmement important de juger ceux qui ont permis l’attentat ».
Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, l’auteur de l’attaque, était un Tunisien de 31 ans
L’avocat Thibault de Montbrial, spécialiste des questions de sécurité, était l’invité de Guillaume Durand dans la matinale de Radio Classique ce lundi, jour d’ouverture du procès de l’attentat de Nice. Il a d’abord rappelé le contexte de cette attaque : « quelques heures plus tôt, le président François Hollande a annoncé la levée de l’état d’urgence […] il y avait une espèce de relâchement général, au moins politique ». Le drame du 14 juillet 2016 a été d’autant plus choquant. L’auteur de l’attaque, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un Tunisien de 31 ans, a été abattu par la police le soir de l’attentat. Ses complices présumés seront jugés, notamment pour « association de malfaiteurs terroristes ». Il est extrêmement important de juger ceux qui ont permis l’attentat, affirme Thibault de Montbrial : « on ne peut pas comprendre le terrorisme en général et le terrorisme islamiste en particulier, si on ne rappelle pas inlassablement que la main ne peut pas agir s’il n’y a pas tout un tout un cercle de gens qui sont les complices, ou au moins les sympathisants ».
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L’action violente, c’est le bout d’un processus, selon Thibault de Montbrial
Des sympathisants qu’il estime à « des dizaines de milliers de gens en France, qui privilégieront toujours le frère et l’oumma (la communauté des musulmans NDR) à la République Française ». Pour étayer son propos, Thibault de Montbrial revient sur l’attentat dont a été victime le professeur Samuel Paty : « il a été décapité parce qu’il y a eu une incitation à s’en prendre à lui sur les réseaux sociaux, par des gens qui eux-mêmes ne seraient jamais passés à l’action, mais qui sont des incitateurs ». C’est ce qui a donné lieu à l’été 2021 à la loi contre le séparatisme, qui était nécessaire, selon l’invité de Guillaume Durand : « on ne peut pas lutter contre l’idéologie islamiste si on circonscrit la capacité juridique de lutter contre ce phénomène aux gens qui sont dans l’action violente ». Il explique que l’action violente, c’est le bout d’un processus, « qui commence par l’armement idéologique ».
Béatrice Mouedine