Tahar Ben Jelloun était l’invité politique de la matinale de Renaud Blanc ce mardi 23 février. L’écrivain, Prix Goncourt 1987 pour La Nuit sacrée, a évoqué le projet de loi séparatisme, le modèle de laïcité à la française et la nécessité de la libération de la parole des victimes d’agressions sexuelles, thème de son nouveau roman Le miel et l’amertume.
Loi séparatisme : « Cette loi mal préparée stigmatise les musulmans » selon Tahar Ben Jelloun
Tahar Ben Jelloun qualifie le projet de loi confortant le respect des principes de la République, plus communément appelée loi contre le séparatisme, de « loi ridicule ». Selon lui, « on se sépare quand on a été ensemble, or les islamistes militants ont toujours été contre la République Française ». L’écrivain Franco-Marocain affirme que « cette loi mal préparée stigmatise les musulmans qui, dans l’écrasante majorité, vivent tranquillement et travaillent dans ce pays » mais reconnait tout de même la dangerosité « d’une toute petite minorité très malfaisante prête à bouffer du Français ».
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Tahar Ben Jelloun clame que la laïcité à la française « est une victoire » et espère que « les politiques qui nous gouvernent ne doutent pas de ce principe ». Le modèle républicain de laïcité ne doit pas évoluer, tant il est important de conserver « une loi acquise il y a un siècle dans la lutte et le combat » qui garantit « une séparation claire de la religion et de la sphère publique ». Un tel modèle est selon l’écrivain « impossible au Maroc car l’Islam, qui est aussi une morale, est présent partout ».
Tahar Ben Jelloun : « La société marocaine a aussi ses pervers et ses monstres »
Le Miel et l’amertume, dernier ouvrage de Tahar Ben Jelloun, est le récit de la vie brisée d’une jeune fille par un prédateur sexuel. Selon le romancier, « les sociétés ont toujours connu ces monstres » et aujourd’hui « heureusement que la parole se libère et que des gens ont eu le courage de parler ». Ce livre raconte un véritable drame familial : « cette jeune fille salie par ce pédo-criminel ne parle pas et se sent assassinée dans son âme par cet homme ».
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Le roman de Tahar Ben Jelloun est un récit qui dépasse le fait-divers et le drame familial. Selon lui, ces agressions naissent « dans une société marocaine ou des fléaux les rendent possibles : un état de droit pas consolidé avec de la corruption dans la justice et la police (…) Malheureusement la société marocaine a aussi ses pervers et ses monstres ». Le peintre et écrivain dresse un constat critique de la situation politique de son pays, en affirmant que « les islamistes au pouvoir sont des incompétents qui tirent le pays vers le bas. Heureusement que le Roi Mohammed VI est là pour essayer des suivre des lois démocratiques et non islamistes ».
Rémi Monti
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