Depuis quelques jours les snipers de la macronie attaquent Valérie Pécresse, la candidate LR sur le bilan de Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2012. C’est une stratégie coordonnée.
« Sarko tu l’aimes ou tu le quittes, si elle prend le Kärcher, elle prend aussi le bilan ! »
Dimanche 9 janvier, Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement reprenait, comme nombre de marcheurs avant lui, l’argument de la suppression de 12 500 postes de policiers et de gendarmes entre 2007 et 2012. Ministre du Budget à l’époque, Valérie Pécresse en serait comptable et aurait, pour reprendre la formule d’Attal, « du bleu sur les mains ». Sous Nicolas Sarkozy, Valérie Pécresse a aussi été ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur. Une ligne sur le CV qui inspire Olivier Véran. Auprès du Parisien, le ministre de la Santé dit : « on savait très bien en 2007-2012 qu’il fallait ouvrir le numerus clausus (nombre d’étudiants en médecine autorisés chaque année à passer en seconde année, ndlr) et elle ne l’a pas fait. Les médecins qui nous manquent en ce moment étaient à l’époque en première année. Si elle avait ouvert le numerus clausus, on n’en serait pas là aujourd’hui à l’hôpital et nous n’aurions pas autant de déserts médicaux ! ».
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Ils font comme si Valérie Pécresse était elle-même présidente à l’époque, parce que l’attaquer sur son bilan en tant que présidente de la région Île-de-France, c’est compliqué. Non pas qu’il soit sans tache, ce n’est le cas d’aucun bilan, mais elle vient d’être réélue avec plus de 45% des voix, quand LREM s’est fracassée avec 9% des suffrages. Donc c’est plus efficace de cibler son passé de ministre. J’ai fait remarquer à l’un des stratèges du président que les grandes décisions, comme la suppression des postes de fonctionnaires ou le numerus clausus étaient bien sûr prises à l’Elysée, pas par les ministres. La réponse vaut le détour : « Sarko tu l’aimes ou tu le quittes, si elle prend le Kärcher, elle prend aussi le bilan ! ». Le Kärcher de Sarkozy, la Corrèze de Chirac… C’est vrai que Valérie Pécresse multiplie les références à ses illustres prédécesseurs. C’est utile pour mobiliser la famille et son socle électoral, mais dangereux pour son destin à elle. Parce que pour gagner, un candidat à la présidentielle doit raconter sa propre histoire aux Français, pas celle des autres. Il lui reste trois mois pour le faire.
David Doukhan