La Haute autorité pour la transparence de la vie publique est actuellement sous le feu des critiques. La nomination en cours de Jean Castex à la tête de la RATP s’est en effet accompagnée d’une décision de la haute autorité qui a fait couler beaucoup d’encre.
Jean-Baptiste Djebbari, l’ex ministre des Transports, a vu lui sa reconversion chez le géant CMA CGM bloquée
Les magistrats ont demandé à Jean Castex de s’abstenir de contacter tous ses anciens ministres, au nom de la lutte contre les conflits d’intérêt. Cela signifie que le patron de la RATP ne pourra pas prendre l’initiative de parler à Elisabeth Borne ou à Clément Beaune, le ministre des Transports. « C’est absurde », « C’est du délire » disaient hier nos interlocuteurs dans l’exécutif. Se sentant attaquée, la Haute autorité s’est défendue hier en expliquant que Jean Castex pourra répondre aux questions de Clément Beaune, si c’est le ministre qui l’appelle… c’est Kafkaïen !
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Ce n’est pas un problème isolé, loin de là ! L’ex ministre de la Culture Roselyne Bachelot s’est vue interdire cet été d’avoir une chronique sur France Musique, parce qu’elle avait eu la tutelle de Radio France. Or, cette chronique, elle la tenait avant d’entrer en gouvernement. Jean-Baptiste Djebbari, l’ex ministre des Transports, a vu lui sa reconversion chez le géant CMA CGM bloquée. Les magistrats ont estimé que cela risquerait de créer un conflit d’intérêts.
La HATVP a-t-elle pris trop de pouvoir ?
En fait, on perdu le bon dosage entre contrôle et bon sens. La Haute autorité, rappelons-le, est née après l’affaire Cahuzac. L’idée – louable – était de moraliser la vie publique, avec des déclarations d’intérêts, de patrimoine, des avis sur les reconversions. Cela a permis rebâtir un peu de la confiance perdue entre les citoyens et les élus. Seulement cette instance, depuis, a pris beaucoup de pouvoir, peut être trop… La conséquence, en tout cas, c’est que le vivier de la politique s’assèche. Beaucoup de candidats renoncent à la vie publique en se disant : trop de coups à prendre, trop dur de retrouver une vie professionnelle après. Encore une fois, le mieux est l’ennemi du bien.
Marcelo Wesfreid