Eric Woerth appelle à arrêter « très vite » les mesures de chômage partiel

Eric Woerth était l’invité de la matinale de Guillaume Durand lundi 11 mai. Le président LR de la commission des Finances de l’Assemblée nationale a proposé « qu’on bascule les aides publiques au chômage partiel vers des réductions de charges patronales » pour encourager les entreprises à remettre leurs salariés au travail. Il veut aussi « discuter très vite » avec le gouvernement d’une aide à l’embauche des jeunes. Il a a également marqué une « appréciation différente«  avec certains cadres des Républicains, qui critiquent durement l’exécutif pour sa gestion de crise.

« Il n’y a pas de cotisations sociales qui rentrent aujourd’hui dans les caisses de la sécurité sociale », s’est inquiété Eric Woerth

« D’ici l’été, il faut que les mesures de chômage partiel soient retirées et que les entreprises bénéficient de baisses de charges ». Si Eric Woerth partageait l’esprit de sauvegarde de l’emploi du gouvernement, avec le dispositif de chômage partiel, il estime que celui-ci doit être stoppé rapidement. « Il faut arrêter très vite, car cela a un coût gigantesque. Il n’y a par exemple pas de cotisations sociales qui rentrent aujourd’hui dans les caisses de la sécurité sociale ».

 

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Les entreprises doivent être incitées « à reprendre les travailleurs au chômage » et ne pas attendre le retour à la hausse de leur chiffre d’affaires. « C’était nécessaire de substituer une économie qui n’existait plus ».

 

 

« Aujourd’hui, il faut la faire redémarrer. Je propose qu’on bascule les aides publiques au chômage partiel vers des réductions de charges patronales pour réduire les coûts des entreprises ». Une bascule qui ne pourra « être brutale », mais qui devra être étalée jusqu’à l’été.

 

 

Eric Woerth demande au gouvernement de plancher sur des mesures d’aides à l’embauche des jeunes actifs

Le président de la commission des Finances à l’Assemblée nationale a aussi encouragé le gouvernement à développer une initiative en faveur des jeunes « qui vont rentrer sur le marché du travail et qui risquent de trouver portes closes ». Là encore, Eric Woerth a proposé des baisses de charges, ciblées cette fois. « Il faut en discuter très vite. L’espoir ne peut pas se faire avec une génération sacrifiée sur le marché du travail », a-t-il prévenu.

 

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Jusqu’à hier soir, c’est la loi de prolongation de l’état d’urgence sanitaire qui occupait le Parlement et le gouvernement. Emmanuel Macron et plusieurs députés ont saisi le Conseil constitutionnel pour s’assurer de la validité du texte législatif.

 

 

Alors que la France a d’ores et déjà amorcé son déconfinement, la réponse des Sages se fait toujours attendre. « C’est juste une question d’heure, a rassuré Eric Woerth. Le Parlement a pris un peu plus de temps que prévu pour valider le texte. Ce n’est pas un couac très important ».

 

 

François Baroin et Eric Ciotti céderaient « au catastrophisme » et à la « caricature » en ciblant le gouvernement

Sur une ligne d’opposition modérée au gouvernement, Eric Woerth a tout de même assuré qu’il y aurait eu des différences « assez fondamentales sur la gestion de la crise » si Les Républicains avaient été au pouvoir ; sans détailler lesquelles. François Baroin, qui assimile le gouvernement d’Edouard Philippe au naufrage du Titanic, ou Eric Ciotti, pour qui les autorités cherchent à obtenir une amnistie pour leur gestion de crise, s’inscrivent eux dans une stratégie plus offensive à l’égard du président et de son gouvernement. Une simple question « d’appréciation différente » de la situation, selon lui.

 

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« Je ne voudrais pas céder au catastrophisme. La caricature n’est jamais une bonne chose. Aux Républicains, on s’est dit que les objectifs étaient partagés avec le gouvernement. La déclinaison de la stratégie est une autre histoire ».

 

 

Le député de l’Oise estime que son camp a « gagné en crédibilité » depuis plusieurs semaines ; une nécessité pour éviter à ses yeux une montée en puissance des souverainistes. « Il faut une opposition crédible sinon, les Français vont sortir du confinement pour se retrouver dans le confinement des nations, avec une pensée et une économie qui se rétrécissent ».

 

Nicolas Gomont

 

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