Jean-Pierre Raffarin était l’invité ce mardi 23 juin de la matinale de Guillaume Durand. L’ancien premier ministre et président des Leaders pour la Paix France a regretté que le monde « abandonne peu à peu la rigueur des gestes barrières » face au coronavirus, reconnaissant que « la Chine a ses responsabilités, comme les autres pays ». Il a aussi estimé qu’Edouard Philippe avait « un potentiel exceptionnel » et une « carrure » présidentielle.
Jean-Pierre Raffarin appelle à la tenue d’un G20 de la santé, après la crise du coronavirus
Dans la lutte contre le coronavirus, Jean-Pierre Raffarin a assuré que « seule une stratégie mondiale » peut permettre de faire face à la crise. Or, il a constaté, comme nombre d’observateurs, une baisse de la rigueur des gestes barrières, pointant les meetings électoraux de Donald Trump aux Etats-Unis, mais aussi « les uns et les autres repartis dans une vie quasi-normale », alors que la menace reste présente. Récipiendaire de la Médaille de l’amitié 2019 remise par le président chinois Xi Jinping, Jean-Pierre Raffarin a toutefois reconnu les responsabilités de la Chine, au même titre que celle des autres pays.
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A la question « Faut-il fermer les marchés à ciel ouvert en Chine ? », posée par Guillaume Durand, l’ancien premier ministre a préféré ne pas répondre, soulignant qu’en 2008/2010, au moment de la crise financière, une coopération internationale avait été mise en place, regrettant que cela ne soit pas le cas aujourd’hui. « Chacun est dans son coin et on a peu d’informations » a fustigé Jean-Pierre Raffarin, appelant à la tenue d’un G20 de la Santé.
Edouard Philippe a cet « équilibre personnel qui lui permet d’être l’homme des situations difficiles », selon Jean-Pierre Raffarin
Autre sujet d’actualité, la popularité du Premier ministre. Edouard Philippe fait la Une de Paris Match cette semaine, titré « Cet inconnu qui nous gouverne », une édition qui s’est très bien vendue, comme l’a indiqué ce mardi 23 juin sur l’antenne de Radio Classique Bruno Jeudy, un des rédacteurs en chef de l’hebdomadaire. Candidat à la mairie du Havre, Edouard Philippe a multiplié les phrases énigmatiques sur son avenir, sur fond de rumeurs persistantes de remaniement ministériel. « Certes la cote de popularité est un élément important », a estimé Jean-Pierre Raffarin, ajoutant « De Gaulle disait le président est l’homme en charge de l’essentiel ». Selon l’ancien locataire de Matignon, Edouard Philippe souhaite rester, mais il veut montrer à Emmanuel Macron qu’il ne s’impose pas.
« C’est une attitude de finesse » a-t-il salué. Évoquant la prochaine échéance présidentielle, Jean-Pierre Raffarin a souligné que le Premier ministre n’était « pas dévoré par l’ambition ». Pour ce qui est de la suite, « ça peut venir », a-t-il estimé, « parce qu’il a cette sobriété et cet équilibre personnel qui lui permet d’être l’homme des situations difficiles ». « Il a un potentiel assez exceptionnel », et la « carrure » présidentielle, a poursuivi l’ex premier ministre, même s’il « n’en est pas là », selon lui.
Béatrice Mouedine