C’est un spectacle de désolation. La Turquie et la Syrie ont été frappées de plein fouet par deux séismes. Le bilan s’alourdit et fait plus de 5.000 morts et 1 602 rien qu’en Syrie.
3.000 à 5.000 personnes pourraient encore être sous les décombres
Au Nord-Ouest de la Syrie, cette zone avec des infrastructures déjà dévastées par des années de guerre accueille plus de 2 millions de réfugiés dans des camps. Le bilan pourrait être beaucoup plus lourd dans les prochaines heures. 3.000 à 5.000 personnes pourraient encore être sous les décombres selon le Dr Obeida Al Moufti de l’Organisation syrienne de secours médicaux. Le problème est que dans cette zone, les moyens logistiques sont quasi inexistants. Sans matériel de secours adapté les risques d’éboulement sont permanents : « Il y a des gens qui travaillent à mains nues, on ne peut pas aujourd’hui utiliser des engins lourds. J’ai eu des témoignages qui affirment que les gens appellent, sous les décombres, à ne surtout pas aller trop lourdement avec le matériel. A chaque intervention, il y a trop de risques d’effondrement » assure-t-il.
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Chaque minute compte, d’autant que la nuit, les températures descendent désormais en dessous de zéro. Thomas Jany responsable de l’ONG Solidarités international en Syrie le sait, la catastrophe humanitaire ne fait que commencer : « On est sur une zone qui accueille 2 millions de déplacés internes syriens qui vivent dans des conditions extrêmement précaires dans des camps. Là-dessus s’est déjà ajoutée une épidémie de choléra, il y a aujourd’hui des conditions hivernales très compliquées sans toits ou d’accès à l’eau ». Une certitude persiste : l’aide internationale mettra du temps à arriver. Dans cette zone, le seul couloir humanitaire encore ouvert vient de Turquie et passe par Idlib où déjà des centaines de milliers de réfugiés sont regroupés. La difficulté supplémentaire est que les villes touchées sont soit sous contrôle du gouvernement, soit aux mains de groupes rebelles.
Rémi Pfister
Ecoutez le reportage de Rémi Pfister au début du journal :