Syrie : 9,3 millions d’enfants en danger, l’ONU et l’Unicef tirent la sonnette d’alarme

Samir Abed \ apaimages/SIPA

9,3 millions d’enfants syriens sont dépendants de l’aide humanitaire. Ce chiffre qui n’avait jamais été aussi haut depuis le début de la guerre en 2011, montre l’ampleur de l’urgence pour ces enfants et pour les ONG qui manquent cruellement de fonds.

L’Unicef demande 19 millions d’euros pour subvenir aux besoins alimentaires, éducatifs et médicaux

L’ONU et l’Unicef tirent la sonnette d’alarme. 9,3 millions d’enfants syriens ont besoin d’assistance humanitaire. C’est un record depuis le début du conflit en 2011. L’ONU déplore par ailleurs une baisse des financements internationaux. Le Fonds des Nations unies pour l’enfance a reçu moins de la moitié des ressources nécessaires pour cette année. La crise en Ukraine est en cause car elle semble monopoliser l’aide des Européens. On note également que dans les pays voisins 2,8 millions d’enfants syriens réfugiés dépendent de cette aide. L’Unicef demande donc en urgence 19 millions d’euros pour les enfants syriens afin de subvenir à leurs besoins alimentaires, éducatifs et médicaux.

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Juliette Touma, travaille pour l’Unicef en Syrie depuis 2 ans près d’Idlib dans le nord-ouest du pays. Cette ville est l’un des derniers corridors humanitaires ouverts avec la Turquie où transite l’aide alimentaire. C’est donc désormais le seul moyen de survie pour près d’un million d’enfants dans la région :« la situation est encore plus catastrophique qu’au pic de la guerre. Il y a des besoins énormes en eau potable et en nourriture. Les familles n’arrivent plus à subvenir aux besoins des enfants. La situation économique est dramatique ».

Des jeunes filles mariées dès l’âge de 8 ans, des garçons de 5 ans forcés de travailler

Depuis un an, l’accès à l’éducation aussi est en chute libre. A cause de la crise du Covid et du manque de professeurs, la moitié des petits Syriens ne vont plus à l’école, soit 2 millions d’enfants à travers le pays : « il faut ajouter à ce chiffre les enfants syriens qui vivent dans des camps de réfugiés de l’autre côté de la frontière. Ils sont environ 3 millions et le tiers n’a pas accès à l’éducation. Les conséquences sont terribles, particulièrement pour les petites filles qui sont parfois mariées dès l’âge de 8 ans ». 

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Une autre conséquence est que le nombre de petits garçons qui travaillent dès l’âge de 5 ans a doublé en 3 ans. Frédéric de Saint-Sernin, directeur général d’Acted, principale organisation humanitaire présente en Syrie nous explique le combat mené sur place : « notre but est que ces enfants puissent éviter d’être envoyés sur des travaux forcés qui les pénalisent tant sur leur développement intellectuel que physique ». Les ONG préviennent également qu’une autre menace plane. En effet, les campagnes de vaccination se sont stoppées durant la crise du Covid. Ainsi, des épidémies de polio et de tuberculose commencent à émerger. C’est une première depuis 2014.

Rémi Pfister 

Ecoutez le reportage de Rémi Pfister :  

 

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