La mort de George Floyd a entraîné des manifestations parfois émaillées de pillages et de dégradations. En réponse à cette menace, New York s’est calfeutrée et prend des airs de ville morte, alors que la crise du coronavirus avait déjà forcé de nombreux commerces à baisser le rideau.
Même les célèbres taxis jaunes de New York ne circulent plus dans les rues
On a tous au coeur quelque chose de Manhattan. En ce moment, on aimerait bien revivre ce Manhattan seulement bercé par la musique de George Gershwin. Mais New York, depuis 48 heures, ressemble surtout au film Le Joker ou à une ville en état de siège. Tout est fermé et la ville est « made in wood ». Partout, de la 5e Avenue à SoHo, des immenses panneaux en bois recouvrent restaurants, commerces, banques et agences immobilières contre les pillages éventuels. Le parallèle avec Paris au moment de la crise des Gilets jaunes pourrait sembler logique.
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Mais comme New York ne fait jamais les choses à moitié, ce n’est pas seulement un quartier ou une avenue, mais tout Manhattan qui s’est enfermé dans le bois et le silence. Il n’y a personne dans les rues, pas de taxis qui circulent – ces taxis jaunes qui font l’âme de New York – il y a peu de voitures et simplement quelques fois des sirènes d’ambulances pour nous rappeler que l’épidémie du Covid est toujours là. Alors, à 19 heures, on attend le concert de New York, ces mains, qui sortent des fenêtres pour applaudir le vide ; l’hommage quotidien aux soignants.
5th avenue . Jeudi. 13h45 pic.twitter.com/0RK2CuvD9f
— LAURENCE HAIM (@lauhaim) June 4, 2020
Les New-yorkais qui ont connu le 11 septembre ou les ouragans se veulent rassurant sur l’avenir de la ville
Depuis quelques jours, à Chelsea, des artistes ont inventé la nouvelle musique de New York : des criquets et des claquettes qui retentissent pour, parait-il, rythmer ceux qui marchent contre la brutalité policière. A Broadway, d’autres artistes ont mis des panneaux demandant en anglais, espagnol et français, d’appeler à un être aimé pour toujours faire vibrer le coeur de New York. Ce qui marque aussi, c’est ce peuple qui se bat comme toujours avec courage et détermination.
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De très nombreux hôtels sont fermés mais quelques établissements restent ouverts et des employés courageux font la cuisine pour leurs clients. Ils ont une blague. Ils disent qu’ils offrent gratuitement et exceptionnellement leur meilleur sourire à ceux qui aiment encore et toujours New York. Lorsque l’on interroge des New-yorkais qui ont connu des ouragans, le 11 septembre, la recension en 2008, pour leur demander ce qui va se passer, tous répondent de manière très affirmative : « Ne vous inquiétez pas ! New York reviendra plus forte et meilleure qu’avant ». Voilà l’état d’esprit made in New York.
Ville en état de siege . New York. Prince Street . Soho. 2 pm. Je n ai jamais vu Manhattan ainsi ! Impression de fin de notre monde. pic.twitter.com/zPcdErRQXw
— LAURENCE HAIM (@lauhaim) June 4, 2020
Laurence Haïm