Brésil : La stratégie de Bolsonaro pour remporter l’élection présidentielle, malgré son retard sur Lula

Fotoarena/Sipa USA/SIPA

Le second tour de l’élection présidentielle brésilienne se tient ce dimanche. Au cours de ces trois semaines d’entre-deux tours, Jair Bolsonaro a tenté de grapiller du soutien chez l’électorat populaire et de centre-droit pour rattraper Lula.

Bolsonaro multiplie les cadeaux aux plus modestes pour gagner des voix

Au Brésil, le second tour de l’élection présidentielle se tient ce dimanche entre l’ancien président Lula qui a recueilli 48 % des voix et le président sortant, Jair Bolsonaro avec 43% de vote en sa faveur. Le dernier débat télévisé a lieu aujourd’hui, ce qui devrait donner lieu à de nouvelles invectives entre les deux candidats, comme ce fut le cas lors de cette campagne. Rien n’est encore joué, d’autant que durant l’entre deux tours, le président sortant a multiplié les cadeaux aux plus modestes, dans un but purement électoral, souligne le chercheur à l’Iris Christophe Ventura. « Il essaye de grapiller cette population pauvre en signant des chèques tous azimuts et en augmentant les allocations sociales ». Mais sa stratégie ne s’arrête pas là. Il convoite aussi l’électorat de centre-droit, « les fameux 7-8% qui ont voté pour les deux petits candidats [Simone Tebet et Ciro Gomes, qui ont aujourd’hui rallié Lula] ». Jair Bolsonaro essaye de rassurer cet électorat « urbain, aisé et éduqué » en se présidentialisant selon le chercheur.

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Les évangéliques soutiennent « quasi-exclusivement » Bolsonaro, assure le chercheur

Pour peser dans le second tour, le président pourra assurément compter sur les évangéliques. Christophe Ventura insiste sur l’impact culturel de cette religion dans le pays, source d’un commerce très important et d’un rayonnement médiatique avec Record TV, la deuxième télévision brésilienne. Bolsonaro s’est rapproché d’eux, selon le chercheur, car « il y a une convergence entre le libéralisme économique et ce monde ». Quant à Lula, il a « perdu la bataille » auprès de cet électorat, après la crise économique de la fin des années 2000 et les scandales de corruption qui ont éclaboussé le Parti des Travailleurs (PT), « au profit quasi-exclusif de Bolsonaro« .

Julie Droin

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