Au Brésil, le président sortant Jair Bolsonaro affiche 43,2 % des voix, contre 48,4% pour son prédécesseur de gauche, selon des résultats partiels. Le premier tour de la présidentielle est plus serré que prévu alors que les sondages donnaient Lula largement en tête.
Lula remporte l’élection présidentielle en 2002 après trois échecs
Pour Lula, ancien ouvrier devenu président, cette élection est un retour en grâce et l’ultime rebondissement d’un parcours hors du commun. Enfant, Luiz Inácio Lula da Silva vit dans la misère au sein d’une famille d’agriculteurs. Pour apporter un peu d’argent à la maison, il cire des chaussures et vend des cacahuètes à la sauvette. A 14 ans, il décroche un poste d’ouvrier métallurgique qui va changer sa vie. En 1975, âgé de 30 ans, il intègre le syndicat des métallos dont il deviendra président.
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C’est à ce poste qu’il peaufine ses qualités de tribun et de négociateur. Barbe fournie, cheveux en bataille, Lula défie la dictature militaire en lançant un large mouvement de grève. C’est à ce moment-là qu’il décide de franchir le pas, se lancer en politique avec le Parti des travailleurs et est élu député. Après trois échecs à la présidentielle, Lula lisse son discours très radical et l’emporte enfin en 2002. « Je veux être main dans la main avec le peuple pour mener les réformes nécessaires à ce pays » déclare-t-il lors de son élection.
Le scandale Petrobras, une affaire de corruption, conduira Lula en prison en 2018
Il mène des réformes comme le programme « faim zéro » qui aide 30 millions de Brésiliens à sortir de la grande pauvreté, ce qui lui vaudra le surnom de « père des pauvres ». Homme politique le plus populaire au monde, selon Barack Obama, l’image de Lula se ternit en 2005 avec le scandale Petrobas, affaire de corruption qui finira par le rattraper et le conduira en prison en 2018. Déclaré inéligible, sa condamnation est annulée pour vice de forme 3 ans plus tard. Aujourd’hui âgé de 76 ans Lula le miraculé promet de rassembler un Brésil profondément divisé. Les électeurs reviendront aux urnes le 30 octobre pour départager Lula et Jair Bolsonaro.
Rémi Vallez
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